Edouard Philippe a annoncé la réouverture des commerces, à l'exception des bars et restaurants, à partir du 11 mai prochain. En revanche, l'incertitude plane autour des grands centres commerciaux. Ceux dont la surface dépasse 40 000m2 pourraient rester fermés. La décision appartient aux préfets.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lors de ses annonces sur le plan de déconfinement, devant l’Assemblée nationale, mardi 28 avril, Edouard Philippe a annoncé que tous les commerces sauf les bars et les cafés pourront rouvrir à partir du 11 mai 2020.

Respect des gestes barrières


En revanche,  il leur faudra "respecter un cahier des charges strictes avec une limitation du nombre de clients et une gestion des flux pour respecter de la distanciation sociale", a expliqué le Premier ministre. Ainsi les commerçants devront respecter la règle de la distance minimale de 1 mètre entre chaque client et également veiller à la protection du personnel. 

Mais le chef du gouvernement a émis une exception à cette réouverture des commerces : "l'ouverture des commerces comprendra une exception pour les centres commerciaux qui ont une zone de chalandise qui va au-delà du bassin de vie et donc qui génère des déplacements et des contacts que nous ne voulons pas encourager", a-t-il détaillé.

Par "les centre commerciaux qui ont une zone de chalandise qui va au-delà du bassin de vie", le Premier ministre entend parler des centres commerciaux de plus de 40 000 m2. Ces mastodontes du commerce attirent chaque jour des clients venus d'autres villes voire d'autres départements. 

La décision de rouvrir ou de maintenir fermés ces sites sera en revanche déléguée aux préfets. Edouard Philippe précise en effet, "les préfets pouront décider de ne pas laisser ouvrir, les centres commerciaux de plus de 40 000 m2 qui risquent de susciter de tels mouvements de population". 
 

"Apporter les réponses attendues par les préfets"


Une décision qui a fait réagir le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC). Dans un communiqué de presse, il détaille : "s’agissant des centres commerciaux de plus de 40 000 m², le CNCC et ses adhérents s’attacheront dans les prochains jours à comprendre les raisonnements et modes de calcul retenus puis à apporter les réponses attendues par les préfets sur les questions de bassins de vie et leurs rapprochements avec les zones de chalandise de chaque centre commercial".

En effet, aujourd'hui pour les patrons de ces grands centres commerciaux, beaucoup de questions demeurent et notamment en ce qui concerne la surface prise en compte dans ce calcul. S'agira-t-il de la surface de vente ou uniquement de la surface accessible au public ? Sur quels critères un préfet peut-il décider d'ouvrir ou de maintenir fermé un centre commercial ? Autant de questions qui restent aujourd'hui en suspens. 
 

4 grands centres en Occitanie


La région Occitanie compte quatre centres commerciaux de cet ordre : 
  • Odysseum à Montpellier qui compte 237 boutiques et s'étend sur 135 000 m2. 
  • Grand Portet à Portet-sur-Garonne qui compte 86 boutiques et s'étend sur 60 600 m2.
  • Labège 2 à Toulouse qui compte 120 boutiques et s'étend sur 47 700 m2. 
  • Polygone à Montpellier qui compte 120 boutiques et s'étend sur 42 000m2.
 Ce dernier vient d'obtenir son ouverture par le préfet de l'Hérault comme il l'indique sur les réseaux sociaux;

En revanche, d'autres grands centres commerciaux d'Occitanie échappent de peu à cette restriction. C'est le cas notamment de Polygone à Béziers qui compte un tout petit peu moins de 40 000 m2 ou encore Cap Costières à Nîmes et Aushopping Porte d'Espagne à Perpignan.
 

S'il y a trop de monde, nous limiterons !


A Béziers, cinéma et restaurants n'accueilleront pas encore du public, mais la galerie commerciale et les magasins, pour la plupart d'enseignes nationales, se préparent, explique Julien Sabatier, directeur de développement de la SOCRI, qui gère le Polygone :

Nous allons installer des distributeurs de gel hydroalcoolique, des affiches rappelant les consignes sanitaires et gestes barrières, des barrières de plexyglass entre gens d'accueil et clientèle...et demander aux enseignes de faire la même chose.

La consigne sera aussi donnée aux agents de sécurité de veiller à éviter tout regroupement de personnes, et sur le site internet du Polygone l'indication des fréquentations par tranches horaires tentera d'inciter les gens à venir aux moments les moins fréquentés : 

Nous avons la chance d'avoir un centre commercial à ciel ouvert, ce qui peut "limiter" les risques de contamination, Mais si nous considérons à un moment qu'il y a trop de monde, nous limiterons les entrées !


Quid des magasins déjà ouverts ?


Aujourd'hui, la majorité de ces sites sont ouverts, mais uniquement pour permettre l'accès aux magasins dits "essentiels" : hypermarchés pour l'alimentation et pharmacies. Des commerces qui doivent fonctionner malgré une perte de clientèle considérable. 

"Je perds de l’argent en exploitant mon commerce, ce n’est pas le cas de tous les pharmaciens. Depuis le début du confinement, j’ai perdu 75% de mon chiffre d’affaire. La fréquentation de ma pharmacie a baissé de 80%", confie Jérôme Hervé, gestionnaire de la pharmacie située à Odysseum.


Pour ces commerces essentiels, difficile de tenir le choc après déjà de nombreuses semaines de galère. Mais ce pharmacien tente malgré tout de rester positif : "je me dis que j’ai traversé d’autres galères, on trouvera toujours une solution. Le métier de pharmacien évolue aussi et peut être qu’après cette période difficile on verra les choses autrement. Je suis gentiment inquiet mais pas terrorisé". 

Pour l'heure, tous restent dans l'attente d'une prise de décision concrète : "Je suis suspendu à l’avis du préfet, pour l’instant je ne sais pas vraiment comment réagir. Ce qui est certain c’est qu’on a besoin de régler le problème économique pour pouvoir assurer la continuité de notre activité après la crise sanitaire".

De son côté le CNCC précise que "ses adhérents (bailleurs, locataires et prestataires) mettront tout en œuvre pour accueillir dans des conditions sanitaires optimales la clientèle des centres commerciaux". Il rappelle également que, "les grands centres commerciaux disposent pour ce faire de moyens techniques et humains sans équivalent et sont rompus à l’application stricte des directives préfectorales".
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information