Cédric Jubillar va rester en prison : la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Toulouse a rejeté, ce jeudi matin 8 juillet, la demande de remise en liberté du mari de Delphine Jubillar, disparue de son domicile de Cagnac-les-Mines dans le Tarn, le 15 décembre 2020.
Cédric Jubillar va rester en prison.
Le mari de l'infirmière tarnaise Delphine Jubillar, disparue de son domicile de Cagnac-les-Mines, le 15 décembre 2020, n'est pas ressorti libre du Palais de Justice de Toulouse.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse a donc décidé de rejeter, ce jeudi matin 8 juillet 2021, la demande de remise en liberté déposée par les avocats de Cédric Jubillar.
L'hypothèse du meurtre retenue
Selon notre journaliste de France-Télévisions sur place, les magistrats ont écarté la thèse du suicide, mais aussi la piste du rodeur ou de l’enlèvement.
Ils ont estimé que des indices graves et concordants rendaient vraisemblable le fait que Cédric Jubillar ait participé au meurtre de sa femme.
C'est donc bien l'hypothèse du meurtre qui est privilégiée, à la surprise des avocats de la défense.
"Ce sera un grand choc émotionnel pour les membres de la famille de Delphine" selon leur avocat.
Cédric Jubillar mis en examen pour "homicide volontaire par conjoint"
L'époux de l'infirmière tarnaise avait été mis en examen pour "homicide volontaire par conjoint", le vendredi 18 juin dernier - après 48 heures de garde-à-vue - et placé en détention dans la maison d'arrêt de Seysses près de Toulouse.
Ses avocats, Mes Alexandre Martin, Emmanuelle Franck et Jean-Baptiste Alary, ont plaidé sa remise en liberté ce mardi 6 juillet en audience, après avoir pris le temps d'étudier le dossier d'accusation constitué par les services du Procureur de la République Dominique Alzéari.
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Le jour de l'annonce de la mise en examen de Cédric Jubillar, et de son incarcération, le chef du Parquet du tribunal judiciaire de Toulouse avait énuméré toute une série d'indices accumulés par les gendarmes contre lui, tout au long de leur enquête : il s'agissait principalement "d'incohérences" relevées dans ses déclarations et de constatations matérielles sur lesquelles ses explications ne sont pas parues convaincantes.
Depuis, lors de nouveaux témoignages, pour certains qualifiés "d'accablants" sont venus étayer les soupçons, notamment d'une ancienne "cyber-amie" du mari de l'infirmière disparue, et même de sa propre mère.
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C'est ce "faisceau de présomptions" que la défense du mari de Delphine Jubillar a tenté de démonter, point par point, au cours de l'audience de mardi matin.
Ni corps, ni aveux, ni preuves
Qualifiant le dossier de tentaculaire, les trois avocats ont plaidé tour à tour selon plusieurs lignes d'argumentation :
- démonter une à une les principales "présomptions" relevées contre leur client
- établir un portrait positif de la personnalité de Cédric Jubillar en s'appuyant sur les traits de caractère décrits par ses proches
- souligner les autres pistes possibles que les enquêteurs ont selon eux négligées.
Il faut dire qu'il n'y a ni corps, ni aveux, ni de véritable preuve concrète dans cette affaire.
Les trois magistrats composant la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Toulouse ont donc pris 48 heures pour peser les arguments de l'accusation et de la défense avant de rendre leur arrêt.
Les défenseurs du mis en examen ont déclaré à la sortie de l'audience qu'ils allaient désormais s'attacher à demander des actes d'instruction pour éclaircir les points restés obscurs dans cette enquête, et tenter de disculper leur client.
Quoi qu'il en soit, il faut ici rappeler que Cédric Jubillar bénéficie de la "présomption d'innocence", jusqu'à son éventuelle condamnation après un procès en cour d'Assises.