Disparition de Delphine Jubillar : la demande de remise en liberté de son mari Cédric examinée ce mardi

La Cour d'Appel de Toulouse examinait ce 6 juillet, la demande de remise en liberté de Cédric Jubillar, le mari de Delphine, l'infirmière disparue depuis six mois dans le Tarn. La défense met en avant "Il n'y a rien dans ce dossier". La décision du tribunal devrait être connue jeudi 8 juillet 2021.

Cédric Jubillar, principal suspect dans la disparition de sa femme Delphine, restera-t-il en prison ? La Cour d'Appel de Toulouse examinait ce mardi matin sa demande de remise en liberté. L'homme, mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint est incarcéré depuis le 18 juin dernier. Il clame son innocence depuis le début de l'affaire.

Ses avocats Alexandre Martin, Emmanuelle Franck et Jean-Baptiste Alary, ont fait appel de son incarcération. La défense de Cédric Jubillar avait obtenu fin juin un report de l'audience pour prendre connaissance du dossier qu'ils qualifiaient de "tentaculaire".

Témoignages accablants

L'audience intervient au lendemain du témoignage d'une "cyber-amie" avec qui Cédric Jubillar entretenait une relation et qui décrit l'homme comme "menteur et manipulateur".
Un témoignage qui s'ajoute à celui de la mère du suspect. Lors de sa garde à vue, Nadine Jubillar se serait souvenue de propos tenus par Cédric Jubillar au sujet de sa femme.

Elle m’énerve. Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera.

Les trois avocats, Mes Franck, Martin et Alary ont tenté devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, de réduire à néant, point par point, les charges qui pèsent sur leur client dans un dossier où il n'y a pas de corps, ni d'indices concrets. 

"Il n'y a rien dans ce dossier"

Devant Cédric Jubillar, présent à l'audience ce mardi matin, les trois avocats ont plaidé à tour de rôle. Me Emmanuelle Franck a insisté sur le fait "qu'il n'y avait rien dans ce dossier" et l'avocate a ensuite démonté "plusieurs éléments à charge".

  • La dispute, rapportée par le fils du couple Louis, âgé de six ans, la défense affirme que lors de la première audition le 16 décembre, l'enfant a dit qu'il n'y a pas eu de dispute. Le 20 janvier, les propos de l'enfant changent, peut être sous la pression des enquêteurs semble penser l’avocate.
  • Les cris stridents, le soir de la disparition de Delphine Jubillar, des voisines ont entendu des cris stridents de femme émanant de la direction de la maison des Jubillar. L'avocate de la défense parle d'incohérence car "ses cris sont rapportés à une heure où Delphine était encore devant la télévision avec son fils". Pour Maître Franck, ces cris n'ont rien à voir avec l'affaire. 
  • La couette, les constatations auraient été faites 34 heures plus tard. Les premiers gendarmes arrivés sur les lieux n'auraient pas dressé de procès-verbal de constatation.
  • La condensation dans la voiture, serait lié à un "phénomène naturel" courant en cette période de l'année. 

Des pistes non étudiées

Comme une plaidoirie devant les Assises, les avocats de Cédric Jubillar ont tenu à relancer plusieurs pistes écartées par les enquêteurs comme celle d'une mauvaise rencontre, d'un amant éconduit ou encore d'un chauffeur de taxi qui "aurait aperçu une femme marcher au bord de la route entre 5h15 et 5h30. 

"Un homme simple, aimant"

Maître Franck a tenu a dressé le portrait d'un homme simple, aimant, brisé par la disparition de sa femme. Bref, tout l'inverse de ce que veut faire croire le procureur de la République de Toulouse a suggéré l'avocate.

"Lynchage médiatique"

Pour étailler la défense de leur client, ses avocats accusent notamment le procureur d'organiser un lynchage médiatique. Maître Alexandre Martin estime que le procureur de la République de Toulouse Dominique Alzéari, a outrepassé ses droits en "violant le secret de l'instruction et en présentant Cédric Jubillar comme le coupable de la disparition de son épouse" lors d'une conférence de presse le 18 juin 2021.

Lors de cette conférence de presse, le procureur de la République avait longuement pointé "les contradictions de Cédric Jubillar" et parlait de "configuration d'homicide conjugal" et énumérant "les incohérences" du suspect.

Le maintien en détention provisoire requis

L'avocat général a requis le maintien en détention provisoire de Cédric Jubillar, qu'il décrit comme un homme "en totale et constante contradiction avec lui-même", "afin de protéger les indices et pour qu'il ne soit pas en mesure de modifier des éléments de l'enquête ni d'exercer des pressions sur quiconque".

La décision de la Chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse sera rendue jeudi 8 juillet à 11h30.

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