Affaire Jubillar : "une configuration d'homicide conjugal" selon le procureur de la République de Toulouse

Ce vendredi, Cédric Jubillar est mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint" a expliqué le procureur de la République. Au vu des derniers éléments de l'enquête, le procureur de la République de Toulouse s'est exprimé devant la presse. 

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Cédric Jubillar, est finalement mis en examen ce vendredi 18 juin pour "meurtre aggravé" sur sa femme Delphine. Une décision qui intervient au terme de 48h de garde à vue à l'issue de laquelle il a été présenté à un juge. Placé en détention provisoire, il  passera la nuit derrière les barreaux. Presque six mois jour pour jour après la disparition de l'infirmière trentenaire, mi-décembre dernier.

En raison des derniers événements et des nouveaux éléments, Dominique Alzeari, le procureur de la République de Toulouse, organisait une conférence de presse à 16 heures. 

Des éléments troublants

Les battues pour la retrouver et l'enquête des forces de l'ordre n'avaient rien donné de probant jusqu'au rebondissement de ce mercredi 16 juin. Son mari, Cédric Jubillar, avait jusqu'alors été entendu comme témoin par les gendarmes de Gaillac. 

Cependant, en raison "d'incohérences" repérées dans le récit de la nuit de la disparition, les gendarmes tarnais ont placé Cédric Jubillar en garde-à-vue, ainsi que sa mère Nadine et son beau-père Olivier, habitant Carmaux.

Cédric Jubillar aurait menti sur la tenue que portait sa femme lors de sa disparition : il a dit qu'elle était sortie en doudoune alors qu'elle revêtait une nuisette. Aussi, les gendarmes ont découvert une photo de l'amant de Delphine sur le téléphone de Cédric. Avec ce même téléphone, il aurait également envoyé "J’ai grillé Delphine" par message à l'un de ses contacts.

Ce vendredi, au terme de deux jours d'auditions, le mari de Delphine Jubillar a été transféré sous escorte policière au palais de justice de Toulouse. Il a été déféré devant un juge, qui vient de décider sa mise en examen, pour "meurtre aggravé" sur Delphine Jubillar. Puis placé en détention. La garde à vue de sa mère et de son beau-père a été levée.

"Aucune raison de quitter le domicile"

En conférence de presse, Dominique Alzeari, le procureur de la République, a donné plusieurs éléments assurant, contrairement aux explications de Cédric Jubillar, que Delphine n'avait "aucune raison de partir". 

En effet, cette dernière, mère de deux enfants, parfaitement investie dans son travail d'infirmère et avec de bonnes relations avec ses collègues, projetait de quitter son mari. Pour ce faire, elle prévoyait d'emprunter pour l'achat d'une voiture, et regardait pour changer de domicile. 

Egalement, les conditions de la disparition de Delphine Jubillar la rendent contradictoire avec toute notion de départ volontaire comme l'a expliqué Cédric Jubillar lors de son premier appel à la gendarmerie. 

Des témoins font état d'une dispute violente

Alors que le mari, qui subit une instance de divorce, expliquait que la séparation avec sa femme se passait dans de bonnes conditions, tous les éléments prouvent maintenant que les relations étaient plus que tendues entre lui et sa femme. 

Face à ces contradictions, Cédric Jubillar nie toujours toute implication dans la disparition de sa femme. Malgré plusieurs éléments à charge, comme le témoignage d'une dispute violente le soir de la disparition par son propre fils de 6 ans et des voisines. Dominique Alzéari, procureur de la République de Toulouse précise:

"vers 23h, le fils de Delphine et Cédric Jubillar âgé de 6 ans entend depuis sa chambre une violente dispute. A 23h07 deux voisines font état de cris stridents". 

Dominique Alzéari, procureur de la République de Toulouse

 

Autres découvertes inquiétantes autour de la voiture de Delphine. Cédric, qui n'a pas le permis, aurait pu utiliser la voiture le soir de la disparition de sa femme. Selon lui, Delphine est partie à pied ce soir-là. Mais lors de l'arrivée des gendarmes au domicile des Jubillar, la voiture était garée dans un sens inverse à celui utilisé d'habitude. Un fait confirmé par le témoignage des voisins. De plus, de la condensation a été repérée dans l'habitacle. 

Un élément de l'enquête important 

Le colonel Philippe Cové, commandant de la section de recherches de Toulouse livre quant à lui un élément de l'enquête constaté le jour de la disparition de Delphine Jubillar. 

"Quand les militaires du groupement du Tarn arrive chez Cédric Jubillar vers 4h50, il est en train de mettre une machine à laver avec la couette qui se trouve  sur le canapé du salon où dort son épouse avait laquelle il est en voie de séparation"

Colonel Philippe Cové, commandant de la section de recherches de Toulouse

Cédric Jubilar se mure dans une "certaine forme de déni, qui méritera expertise psychologique" selon le procureur. 

D'autres éléments contradictoires ont également été repérés par les enquêteurs, la version de Cédric Jubillar évoluant au fil des auditions. Reste que pour l'heure, il est en détention. "Nous avons là, la configuration d'un homicide conjugal" n'a pas tardé à évoquer le procureur de la République.

Un homme abattu qui nie tout selon son avocat

En fin de journée, l'avocat de Cédric Jubillar, maître Jean-Baptiste Alary, s'est exprimé. Il ne comprend pas cette mise en examen pour homicide. "Cette qualification me semble compliquée à envisager. On ne sait pas si, ni comment  sa femme est décédée. Nous envisageons, oui, de relever appel de cette décison de mise en examen". Concernant l'état d'esprit de Cédric Jubillar, maître Alary évoque un homme "abattu comme quelqu'un qui vit ses premiers moments en prison", un homme qui "conteste toujours toute participation dans la disparition de sa femme". 

 

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