L’Organisation Mondiale de la Santé scrute de près l’évolution de la qualité de l’air, et a changé ses lignes directrices mondiales. L’abaissement des nouveaux seuils de référence montre qu'une grande partie des Occitans est exposée à des polluants atmosphériques.
L’OMS a abaissé le 22 septembre 2021 la quasi-totalité des seuils de référence des mesures de la qualité de l'air, en signalant que le dépassement de ces nouveaux seuils était associé à des risques importants pour la santé. La baisse de la concentration de polluants atmosphériques est fortement recommandée pour protéger la population, et réduire les changements climatiques qu'ils peuvent également provoquer.
Bien inférieurs à ceux fixés en 2005, ces nouveaux seuils de référence liés à la pollution atmosphérique alertent sur le danger sanitaire associé à l’exposition aux polluants ambiants, même à des concentrations bien plus faibles que celles définies précédemment.
L’Atmo Occitanie a publié une étude ce jeudi 14 octobre - journée nationale de la qualité de l'air - pour dresser une comparaison sur l'année 2019 en tenant compte de cette réévaluation. Si les anciens seuils faisaient de l’Occitanie une région où les indicateurs étaient relativement bons, ceux établis en 2021 par l’OMS lui sont en revanche moins favorables.
Toute la population exposée aux particules fines
En 2019 avec les anciens seuils, quand moins de 1% de la population régionale semblait exposée au dépassement de la valeur limite de dioxyde d’azote pour la protection de la santé humaine, cette proportion explose à 80% avec les nouveaux barèmes établis. Les émissions de particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et de particules fines inférieures à 2,5 micromètres (PM2,5) s'avèrent elles aussi problèmatiques avec un chiffre marquant: l'intégralité de la population occitane est exposée à un seuil préoccupant de particules fines de moins de 2,5 micromètres.
La présence de gaz et de particules néfastes pour la santé humaine peuvent en effet induire des problèmes de santé plus ou moins grave, allant de la fatigue à l’irritation des yeux ou de la peau, de l’asthme, ou des pathologies mortelles comme des cancers.
Toulouse et Montpellier au-dessus des seuils de référence depuis 19 ans
Le bilan de la qualité de l'air extérieur en France paru également jeudi 14 octobre fait état d'une amélioration sur la période 2000-2020. Les différents confinements mis en place en 2020 pour faire face à l’épidémie de Covid-19 avec l’arrêt du trafic routier, ont participé indirectement à la réduction des concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et des particules (PM10, inférieures à 10 micromètres). Mais le dépassement des seuils de référence persiste, notamment en agglomération. Toulouse et Montpellier par exemple, dépassent depuis 19 ans maintenant les seuils réglementaires pour le NO2.
Selon Santé publique France, le confinement aurait permis d'éviter près de 2.300 décès en lien avec une diminution de l'exposition aux particules, et 1.200 autres liés à une baisse de l'exposition au dioxyde d'azote.