D'après les nouveaux tests effectués ce jeudi, les coquillages de l'étang de Thau sont toujours interdits à la consommation et à la vente. Le taux de cellules d'Alexandrium a baissé mais reste trop élevé :1.100 par litre pour une norme autorisée à 800 par litre.
Les professionnels de l'étang de Thau attendaient beaucoup des dernières analyses.Testé aujourd'hui aujourd'hui même sur des souris, le taux de toxicité dû à l'algue Alexandrium reste trop élevé et empêche toute reprise de l'activité. Après trois semaines d'interdiction, d'abord sur les moules puis sur les palourdes et les huîtres, la situation commence à être critique pour nombre de conchyliculteurs.
Le rafraîchissement météo n'a pas encore eu les effets escomptés
Plus de vent frais et des températures nocturnes en baisse. Le refroidissement de la semaine dernière était très attendu par la profession. Hélas, il n'est pas venu à bout de la prolifération d'algues. D'après les tests effectués ce jeudi sur des souris, le taux de cellules d'Alexandrium par litre est passé de 1700 à 1100. Une baisse notable mais insuffisante. Le seuil garantissant la sécurité alimentaire est en effet de 800/litre. Ces résultats encore mauvais impliquent une prolongation de l'interdiction de consommation d'au moins une semaine.
Les conchyliculteurs aux abois
Ce n'est pas la première fois que les ostréiculteurs de l'étang de Thau doivent stopper la commercialisation des huîtres. On se souvient de 1998, une année peu pluvieuse où l'Alexandrium est apparu fin octobre et a contaminé l'ensemble de la lagune. Cette année-là, il faudra attendre début décembre et un refroidissement certain pour endiguer la prolifération et pouvoir reprendre l'activité.
Cette fois, l'interdiction de consommation des coquillages a démarré beaucoup plus tôt. On attribue la prolifération de l'algue à la température particulièrement douce de septembre, mais le récent refroidissement ne suffit pas à endiguer le phénomène. Les professionnels entrent dans leur 4ème semaine de chômage technique. Comme le précise le président de la section régionale de conchyliculture, Philippe Ortin, ils peuvent toujours "travailler" les coquillages en triant les poches d'huîtres ou de moules. Mais les tiroirs caisses restent vides. Car les réserves d'huîtres saines stockées dans les bassins sont désormais épuisées. Et les huîtres de Leucate, qui ont la chance d'échapper à l'Alexandrium, sont désormais appelées à la rescousse sur les étals des commerçants.
Si vous voulez tout savoir sur l'Alexandrium et ses dégâts sur l'étang de Thau, voir l'analyse très complète de l'Ifremer sur la crise de 1998.