Salaire, emplois, fatigue et crise sanitaire : la colère monte chez les enseignants de l'Académie de Montpellier

Ce mardi 26 janvier, des syndicats d'enseignants ont appelé à faire grève. Ils réclament un plan d’urgence pour l’éducation. A Montpellier, Perignan et Nîmes, plusieurs centaines d’enseignants ont répondu à l’appel. Ils ont été rejoints par les étudiants et les infirmières scolaires.

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Les professeurs des écoles, collèges, lycées mais aussi facultés étaient appelés ce mardi 26 janvier à faire grève par les syndicats CGT, FSU, FO et Sud. Ils réclament, entre autres, un plan d’urgence pour l’éducation en référence notamment au Grenelle des enseignants lancé par le ministre de l’éducation et qui doit s’achever en février.

Des défilés et des manifestations se sont tenus dans toute la France et dans plusieurs grandes villes de la région. 

A 10h30 ce mardi matin, un premier cortège s’est rassemblé à Perpignan devant le Castillet. Des centaines d'enseignants arborent des pancartes avec des revendications.

Ils demandent la revalorisation de la profession et dénoncent une mauvaise gestion du Covid : " La crise sanitaire a fini par exploser et montrer l’incohérence du système, nous dit Nicolas Ribo, le secrétaire académie CGT éducation, la grosse problématique : le salaire et les emplois. Années après années, les postes sont détruits dans l’éducation nationale. Nous n’avons pas assez d’enseignants pour le nombre d’élèves que l’on accueille, et avec la crise sanitaire cela a empiré. Aujourd’hui, dans la plupart des lycées il y a une alternance de groupes car nous ne sommes pas en capacité de respecter les mesures sanitaires.

Ils veulent des moyens supplémentaires pour excercer dans de bonnes conditions : "On ne pense pas à ces élèves qui ont décroché, nous ce que l’on demande aujourd’hui, c’est qu’il y ait des moyens qui soient mis en place, des professeurs qui soient recrutés pour accueillir tous ces élèves et des locaux supplémentaires aussi," ajoute Nicolas Rebo.

Selon Jérôme Guy, le secrétaire départemental du FSU, 40% du personnel enseignant du département des Pyrénées-Orientales est en grève ce mardi : "On est là pour plusieurs raisons, mais tout d’abord pour nos salaires. Ils sont gelés depuis 2010. Les enseignants français sont les enseignants les moins bien payés de l’OCDE. Ensuite, il y a une grosse fatigue du personnel enseignant liée à la crise sanitaire car les protocoles sont lourds. Ca nécessite une vigilance de tous les instants en classe avec des effectifs qui sont toujours aussi chargés."

En France, les salaires des enseignants sont inférieurs de 7% en début de carrière par rapport à la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). 

A Montpellier, près de 1000 personnes 

A Montpellier, la manifestation a débuté à 14h sur l'esplanade de la Comédie et a réuni près de 1000 personnes selon la police.

Parmi, les professeurs mobilisés, Julien Colet, il enseigne l'histoire géographie au collège Marcel Pagnol à Montpellier : "Il y a plusieurs raisons qui expliquent ma présence, mais la première concerne la gestion de la crise sanitaire par le ministère, elle est catastrophique, on manque de personnel pour instaurer un protocole sanitaire digne de ce nom, on manque de salles, on manque de masques pour les élèves. C’est la pagaille, on nous donne des ordres et des contre ordres." Ces consignes, le professeur regrette la façon dont elles lui parviennent : "Le ministère communique davantage avec BFMTV, nous sommes informés après les journalistes et ça, ça relève d’un certain mépris, avant de conclure, aujourd’hui, nous ne sommes plus dans les ambitions pédagogiques ni dans la réalisation des programmes, on fait en sorte que ça se passe bien avec les élèves."

Les élèves et etudiants ont décidé de rejoindre les rangs de la manifestation pour soutenir les professeurs mais faire part aussi de leur situation. 

Etudiants et infirmiers scolaires dans le cortège 

Peu avant la manifestation des professeurs, une trentaine d'étudiants s'est rassemblée sur l'Esplanade Charles de Gaulle à Montpellier pour crier leur malaise grandissant : "on perd nos jobs on perd nos années d'étude, on perd des années où l'on est censé rencontrer nos meilleurs amis, témoigne Salomé, étudiante en première année d'infirmière au CHU de Montpellier, je ne me projette pas, je ne sais pas si je avoir un stage et puis on voit cette situation sanitaire qui n'évolue pas positivement et ça nous fait peur."

Après leur Sit-in, les étudiants ont rejoint le cortège formé par les professeurs de l'académie de Montpellier.

D’autres manifestations étaient prévues ce mardi dans l’après-midi comme à Mende, à Alès ou encore Nîmes.

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