Une semaine très exactement après la grâce obtenue par Juan Bautista à Arles pour le toro Ingenioso de Vegahermosa, le torero Miguel Ángel Perera a gracié à son tour un toro dans les arènes de Nîmes.
La rivalité classique entre les deux arènes du Sud-Est semble s'être transformée depuis quelques semaines en guerre sans merci : celle que se livrent les organisateurs des ferias d'Arles et de Nîmes. Le contexte il est vrai s'y prête puisque les deux arènes vont être mises en adjudication dans les prochaines semaines.
Le samedi 7 septembre à Arles, au terme d'une corrida triomphale et d'une carrière de 20 ans au plus haut niveau, le matador Juan Bautista, candidat à sa propre succession aux arènes d'Arles et à celle de Simon Casas aux arènes de Nîmes, graciait Ingenioso, un toro d'une grande bravoure et aux charges spectaculaires.
C'est comme en réponse à cet événement qu'est survenue à Nîmes la grâce de Cazadotes, un toro de Garcigrande taillé sur mesure pour la tauromachie en vogue depuis plusieurs saisons où les tourniquets en tous sens se succèdent sans trêve. A ce jeu, Miguel Ángel Perera est quasiment imbattable. La ceinture flexible, les poignets inoxydables, la tête froide : le torero d'Extremadura maîtrise les temps, les terrains et les émotions. Le public charmé comme le toro par sa muleta fluide et autoritaire a exigé et obtenu la grâce sans forcer.
Samedi 14 septembre, Nîmes.
Toros de Garcigrande et Domingo Hernández.
Beau temps, 10 000 spectateurs.
Présidence déconcertante.
Sébastien Castella (souverain, souriant et un rien trop long) : une oreille et deux oreilles (un avis).
José Marí Manzanares (prudent, très en voix et magnifique à l'épée) : une oreille et silence.
Miguel Ángel Perera (impeccable, sérieux et sûr de son affaire) : une oreille et deux oreilles "symboliques" du toro gracié.