La fondation Abbé Pierre a publié ce jeudi son 25e rapport sur le mal-logement. 15 millions de personnes sont concernées en France. En Occitanie, région sous-équipée en logement sociaux, la situation s'aggrave dans les métropoles comme Montpellier et Toulouse.
Selon la fondation Abbé Pierre, à cause de sa forte croissance démographique, l'Occitanie souffre d’"un retard historique et structurel" en termes de production de logements sociaux.
Malgré un hausse des constructions, la part des logements sociaux dans le parc des résidences principales tourne toujours autour des 10% dans la région, alors qu’elle est à 16% sur l’ensemble de la France métropolitaine.
25.000 demandes en attente à Montpellier
Selon le rapport annuel régional de la fondation publié l'an dernier, au premier janvier 2019, 25.000 personnes attendaient un logement social dans la métropole de Montpellier. Ces familles risquent d’attendre encore longtemps car il y a peu de turn over : par exemple en 2018 seules 3.500 (14%) de ces demandes ont pu être satisfaites.Une situation d'autant plus préoccupante qu'un quart des personnes ayant ont déposé une demande de logement social est en grande précarité : 25% sont accueillies actuellement grâce au dispositif d’hébergement d’urgence.
Selon l’antenne locale de la fondation Abbé Pierre, la situation s’aggrave à Montpellier :
On voit de plus en plus de familles dans la rue, sans logement, qui vivent dans des squats, où des personnes seules qui habitant dans leur voiture.
Sylvie Chamvoux-Maitre, directrice de l'agence régionale Occitanie Fondation Abbé Pierre.
Ceux qui peuvent se payer une location dans le secteur privé ont tendance à s’éloigner de la métropole montpelléraine pensant que les loyers seront plus abordables, mais c’est de moins en moins vrai:
La fondation régionale Abbé Pierre compte publier son rapport complet sur l'Occitanie en avril, après les élections municipales.Désormais, au niveau des prix des loyers, il y a peu de différence entre Montpellier et des petites villes comme Aniane ou Gignac ! affirme Sylvie Chamvoux-Maitre.
Expulsions en hausse
En attendant, les chiffres publiés ce jeudi dans son rapport national sont assez alarmants : sur l'ensemble du territoire français, le nombre d'expulsions locatives a atteint un nouveau record, avec plus de 36.000 personnes expulsées avec concours de la force publique, soit une hausse de 2,9% sur un an.On y apprend aussi que la part des personnes vivant seules a fortement progressé dans la population : elle a augmenté de 15%, passant de 20 à 35 % entre 1962 et 2013.
Ce sont principalement des jeunes femmes (20% de l’ensemble des ménages, contre 15% d’hommes seuls) ou des femmes seniors, qui se remettent moins souvent en couple après une séparation ou veuvage.
Ces "ménages" composés d’un seul adulte sont particulièrement touchés par la pauvreté : elle touche 20% des personnes seules de moins de 65 ans.
Un meilleur confort sanitaire en France
Une note positive pour terminer; il y a quand même un indicateur encourageant dans ce rapport annuel 2020 : c'est celui du confort sanitaire !
Il s'améliore, car selon la Fondation Abbé Pierre, désormais 99% des logements disposent de l'eau courante, de toilettes intérieurs et de chauffage.