A Béziers, les Galeries Lafayette, un temps menacées de fermeture, ont changé de main depuis le 1er juin. Les nouveaux locataires ont pris possession des lieux avec le soutien de la mairie mais tout n''est pas réglé pour autant. Un pari à près de 2,5 millions d'euros. Ils ont 5 ans pour réussir.
A Béziers, l'annonce du maintien de l'enseigne Galeries Lafayette sonne comme une bonne nouvelle pour beaucoup.
Mais pour redevenir une locomotive du commerce de centre ville, le célèbre magasin de 5.000m2 va subir un vrai lifting, extérieur et intérieur. Les travaux, pour 2,5 millions d'euros, ont d'ailleurs commencé et dureront jusqu'en octobre.
Objectif, attirer 10 à 20% de clientèle en plus et vite. Car les Galeries perdent un million d'euros par an. Alors le grand patron héraultais, Philippe Sempéré, Président du groupe Planet Indigo qui reprend l'exploitation sous licence, exhorte à l'unité.
Il va falloir travailler au jour le jour car rien n'est gagné. C'est un magasin très grand pour un ville de taille moyenne" affirme-t-il.
Avec l'autre partie prenante au projet, la SOCRI, qui détient déjà le Polygone et qui loue les murs via sa filiale Riquet Invest, il se donne 5 ans pour voir venir.
On peut difficilement imaginer passer 5 ans à perdre de l'argent et continuer d'exploiter" précise Nicolas Chambon de la SARL Riquet Invest, filiale du groupe SOCRI REIM.
Alors, ils se sont réservés une porte de sortie. La mairie qui a racheté le bâtiment, le leur loue à un tarif préférentiel de 40.000 euros par an, qui couvre à peine les intérêts du prêt qu'elle a contracté. Dans 5 ans, les locataires pourront racheter les locaux ou contracter un nouveau bail. Un partenariat public-privé
L'opposition municipale a fait les comptes : pour elle, le risque est trop élevé.
Si dans 5 ans, la SARL Riquet Invest ne rachète pas les murs, on a une dette pleine et entière de 2,45 millions d'euros" s'inquiète Anne-Marie Raysséguié, conseillère municipale d'opposition Les Républicains.
La mairie de Robert Ménard assume. L'opération a permis de conserver une quarantaine d'emplois en centre ville, pour l'instant. Car la CGT commerces, qui suit elle aussi le dossier de près, émet des doutes sur le potentiel de clientèle pour une telle enseigne à Béziers.