Le tribunal de police a condamné le directeur de l'abattoir d'Alès à 1200 euros d'amende pour "installations et équipements non conformes", après la diffusion en octobre 2015 d'une vidéo de l'association L214 dénonçant des infractions et des mauvais traitements d'animaux.
Le parquet d'Alès avait ouvert une enquête préliminaire sur des "faits d'acte de cruauté et mauvais traitements sur animaux" après la diffusion d'images montrant des bovins et des moutons saignés alors qu'ils avaient repris connaissance, des porcs entassés dans une cage avant d'être asphyxiés au CO2, un cheval apeuré frappé avec un aiguillon électrique ou un veau sorti d'un tonneau de contention.
Lors du procès, le 11 février, le procureur de la République avait requis 2250 euros d'amende (3x750 euros) contre le directeur de l'abattoir d'Alès. Le tribunal de police d'Alès l'a jugé coupable et l'a condamné à 1200 euros d'amende (3x400 euros). "Je reçois ce jugement de façon mitigée", réagit Maître Isabelle Mirman, avocate du directeur de l'abattoir.
Les sanctions sont modérées
"Nous avions plaidées la relaxe sur deux contraventions. Nous rapportions la preuve que les pièges étaient conformes et qu'ils avaient été validés par les services d'inpections. Les sanctions sont modérées. Nous réfléchissons à l'opportunité de faire appel. Il a dix jours pour faire appel."
une peine ultra symbolique qui n'est pas du tout dissuasive
"Il s'agit d'une peine ultra symbolique qui n'est pas du tout dissuasive. Cette peine est dérisoire au regard des souffrances supplémentaires aigües infligées aux animaux. Un abattoir qui n'est pas en règle n'a donc aucune inquiétude à se faire avec la justice," regrette Barbara Boyer, porte-parole de l'association L214.
Le tribunal a jugé irrecevable l'action civile des associations Alliance corrida associée à la fondation Brigitte Bardot, SPA et L214 car la "souffrance animale n’était pas ce qui était poursuivi."
Selon elles, 175 infractions avaient été relevées au cours de l'enquête mais seulement trois ont été poursuivies. L214 a décidé de porter plainte contre l’État pour dysfonctionnement des services de la justice, estimant que l"’absence de poursuite de 172 infractions identifiées par l’enquête judiciaire constitue une faute lourde et que la transmission tardive du dossier pénal relève du déni de justice."