Les syndicats bovins et ovins du Gard se mobilisent. Objectif : sauver l'abattoir d'Alès et plus largement les éleveurs locaux. Pour cela, ils ont lancé une cagnotte.
Depuis le 20 mars, l'abattoir d'Alès est en redressement judiciaire pour six mois renouvelables suite à un défaut de paiement. Il risque une liquidation judiciaire. Les éleveurs pensent avoir trouvé une solution pour le sauver.
Une cagnotte en ligne est donc lancée par le syndicat des éleveurs bovin et ovin du Gard avec le Mas des Agriculteurs. Objectif : recueillir 200 000 euros. Un montant qui permettrait de maintenir à flot encore quelque temps l'abattoir. "Il nous manquait 150 000 euros avant le redressement", lance Patrick Gravil, président du syndicat des éleveurs bovins du Gard.
Mobiliser les collectivités
"On veut mobiliser. On espère que les collectivités puissent participer à cette cagnotte, on sait bien que juridiquement, ils n'ont pas le droit de participer au fonctionnement de l'abattoir, mais c'est pour eux la façon d'afficher leur soutien", détaille Patrick Gravil.
Et pour convaincre, le syndicat donne de nombreux arguments : "L'abattoir a été modernisé afin de respecter les normes vétérinaires inhérentes à son bon fonctionnement. La fermeture de celui-ci serait un désastre pour nos éleveurs, nos paysages et nos circuits courts", écrit l'éleveur Patrick Gravil sur la plateforme.
"Il est impératif que ça bouge"
Mais alors, comment en est-on arrivé là ?
"Il y a eu un surcoût énergétique avec l'inflation, une baisse du tonnage et une faillite d'un des usagers principaux. Avant, on faisait 3 500 tonnes, là on en fait que 2 900 tonnes", détaille le président du syndicat. Soit, le tonnage est en baisse alors le syndicat espère qu'un projet déjà évoqué avant la crise économique soit relancé pour sauvegarder l'abattage local. "Il est impératif que ça bouge. C'est un outil départemental, d'enjeu pour les éleveurs, pour la filière agricole et les communes rurales", affirme ce dernier.
Une solution pour sauver les éleveurs locaux
Reste que le président du syndicat s'inquiète de l'avenir des éleveurs locaux si l'abattoir n'est pas sauvé : "Si l'abattoir ferme, les éleveurs devront faire plusieurs centaines de kilomètres pour tuer leurs bêtes. Ici, le mode de commercialisation, c'est la proximité, c'est presque de l'épicerie ... Ils ne vont pas courir pour tuer un cochon ou trois agneaux, ça ne se justifiera plus...".
Au 5 avril, déjà 42 personnes ont participé pour un montant de 11 146 euros.