Les habitants de Durfort, dans le Gard, n'avaient rien vu venir : d'ici quelques jours, l'opérateur mobile Orange aura le droit d'ériger une nouvelle antenne relais de 30 mètres de haut, dans un champ viticole. Les villageois sont inquiets pour les risques sanitaires.
Des ballons de baudruche pour imiter une antenne relais de 30 mètres de haut. L’idée est originale, et a le mérite d’être vue de loin. Ce sont les habitants de Durfort, dans le Gard, qui l’ont eue, pour symboliser l’arrivée prochaine d’une antenne dans un champ viticole.
C’est Béatriz Llinares, une habitante, qui a averti ce petit village de 800 âmes. En décembre, c’est en se baladant qu’elle découvre par hasard un panneau d’affichage annonçant la prochaine construction d’une antenne relais pour le compte d’Orange.
Ce sont bien ces questions qui les inquiètent. Cette antenne pourrait-elle être dangereuse pour la santé ? L'émission d'ondes électromagnétiques préoccupe particulièrement les habitant. En France, les émissions seraient en moyenne de 3 volts par mètre. La commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants préconise toutefois un seuil d'environ 60 V/m.On va mettre une antenne de 30 mètres pour arroser une zone pour la 5G, qui correspond à des besoins d’usages qui relèvent du divertissement, alors est-ce qu’aujourd’hui on a vraiment besoin de ça, alors qu’il y a des risques sanitaires derrière ?
Organiser une concertation globale
Du coup, les habitants ont lancé une enquête sur les besoins réels de la population locale, comme l’explique David Authelin, lui aussi habitant du village :
Nicole Pratlong, maire de Durfort, soutient l'initiative et culpabilise en secret. Débordée, cet été, elle n'aurait pas porté attention au calendrier prévisionnel de l'opérateur. Les deux mois de délai, où elle pouvait s'opposer au projet, sont écoulés :Si des besoins de couverture en matière d’internet ou de téléphonie mobile sont identifiés sur la commune, nous voudrions que cela se décide à l’échelle de la commune, par une concertation globale de l’ensemble des habitants du village ; et que ce soit nous qui décidions quels sont nos besoins, de quel type d’antenne nous avons besoin, et où nous souhaitons l’implanter.
J’avais envoyé un courrier à Orange en leur demandant d’arrêter le projet, pour me laisser le temps. Mais il n’y a pas d’humain dans ces organismes, c’est cela qui est terrible.
Il ne reste qu'un mois aux habitants pour trouver une solution.