La décision est tombée ce lundi en début de soirée au tribunal d'Alès : six ans de prison pour le jeune Gardois de 25 ans qui avait percuté un gendarme lors d'un contrôle routier. Le prévenu a été interpellé la semaine dernière, après huit mois de recherche.
Au tribunal correctionnel d'Alès (Gard), Clément, un jeune homme de 25 ans, comparaissait ce lundi 6 mai pour refus d'obtempérer aggravé, rébellion et violence avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique. Il a été condamné à six ans de prison. Une peine conséquente mais moins lourde que celle requise par le procureur dans l'après-midi.
Les faits se sont produits le 11 septembre 2023. Lors d'un contrôle routier, les gendarmes de Saint-Ambroix prennent en chasse la voiture du chauffard. Dans une impasse, ce dernier fait demi-tour, alors que la voiture de gendarmerie bloquait la sortie. Le chef de la patrouille est alors blessé au coude.
Le témoignage du gendarme blessé
Devant le juge, Clément a rapidement reconnu avoir accéléré en direction du gendarme. "J'ai vu l'arme braquée sur moi, j'ai eu peur, j'ai paniqué." Le chef de patrouille de la gendarmerie de Saint-Amboix a en effet hésité à faire usage de son arme. "Il est jeune, il a l’âge de mon fils. Je n’ai pas tiré, explique-t-il, en larmes. Je suis gendarme, la mort on la côtoie souvent. Mais généralement, on arrive après. Là, elle était présente en temps réel." Le cinquantenaire apparaît très marqué par cette affaire.
Dix ans d'emprisonnement requis par le procureur
Face au casier judiciaire du prévenu, déjà condamné pour usage et transport de stupéfiants ou encore pour refus d'obtempérer, le procureur général avait requis dix ans d'emprisonnement. Une réquisition qui avait fait réagir Me Merah Abdelghani, l'avocat de Clément : "Pour un gendarme qui a subi un jour d’ITT avec un coude un peu égratigné et l’Etat qui a eu des dégradations à hauteur de 560 euros, dix ans d’emprisonnement c’est complètement déconnecté de la réalité de ce dossier. Nous sommes au tribunal correctionnel, mais c'est une peine criminelle."
Sur les conseils appuyés de son avocat, Clément finit par s'excuser auprès du gendarme.
Écrit avec Dalila Iberrakene et Alexandre Grellier.