En 1921, la commune gardoise du Martinet devenait la première municipalité communiste de France. Pour célébrer le 100e anniversaire de cet ancien fief de mineurs, une grande fête populaire se tient jusqu'au 29 août.
Dans la vallée de l'Auzonnet, en plein coeur des Cévennes, un petit village d'irréductibles Gardois résiste encore et toujours ! La commune du Martinet, ancienne cité minière, fête ses 100 ans de communisme. Du 27 au 29 août, des animations se tiendront dans ce hameau de 800 âmes.
Tout a commencé en 1921. Alors que le Parti Communiste Français (PCF) vient tout juste d'être créé, le village organise des élections anticipées, quatre ans avant les municipales de 1925. Le mineur Isidore Michel, délégué de la CGT, est alors élu maire.
"Pourquoi Le Martinet a eu un maire communiste en 1921 ? Parce que la commune du Martinet a été séparée de celle de Saint-Florent-sur-Auzonnet !", se rappelle cet habitant, présent lors des festivités. "Et donc, il y a eu des élections en 1921. C'est pour ça que c'est la première commune communiste de France et j'en suis fier !"
Isidore Michel restera en poste pendant trente ans. Depuis lors, la municipalité n'a jamais changé de couleur, au grand bonheur de ses habitants. "Mon mari était mineur et mon papa était conseiller municipal au Parti Communiste. Depuis, j'ai toujours suivi l'évolution. Et ce n'est pas maintenant que je vais changer !", confie malicieusement cette riveraine.
"Le sens de l'intérêt général"
Présent lors des célébrations de ce week-end, l'actuel secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, se félicite de cet héritage.
Beaucoup des maires du Martinet étaient d'anciens mineurs et c'est vrai qu'au Parti Communiste, il y a eu beaucoup d'élus issus du monde du travail, des usines, des mines. Ces maires-là ont le sens de l'intérêt général et du collectif.
Pour se remémorer ces années "rouges", des panneaux photos ont été installés dans le village. Une vidéo sur la vie au Martinet a également été projetée vendredi soir.
Ce samedi matin, une oeuvre a été inaugurée pour rendre hommage aux maires et aux conseillers municipaux qui se sont succédés à la tête de la Ville durant un siècle.
Pendant le reste du week-end, le public pourra aussi assister à des concerts, à des débats politiques ou encore à un défilé de véhicules historiques. Le tout, bien sûr, au son de l'Internationale !