Sécheresse : ce projet de mégabassine voulue par les agriculteurs du Gard qui inquiète les riverains

Une retenue d'eau de 600 000 mètres cubes serait envisagée à Rochegude, dans le Gard. Un projet aux contours encore flous qui inquiète les villageois.

Ce lundi 15 mai, des associations et des citoyens se sont réunis à Alès, pour faire part de leurs inquiétudes face au projet de construction d'une "bassine" à Rochegude (Gard).

Dans le département, les communes sont en vigilance sécheresse, pour les eaux de la Cèze, la préfecture a décrété l'alerte renforcée, les projets de bassine sont de plus en plus nombreux. Ici aussi, et même s'il est encore en discussion, le projet inquiète. Le collectif "Eaux à Gué" souhaiterait être associé à la discussion.

600 000 mètres cubes

C'est un article de presse qui a déclenché une conférence de presse sur un projet qui ne date pourtant pas d’hier. Cela fait des années que des agriculteurs souhaiteraient la construction d’une retenue d’eau dans une zone proche d'une station de pompage au nord de Rochegude. Une bassine de 600 000 mètres cubes y serait envisagée.

Mais, l’avancée et les contours du projet restent flous.

"Peut-être l'ASA ne pourra pas encore répondre mais nous voudrions au moins que le débat s'ouvre autour de ce projet. Il nous inquiète par sa dimension. On nous dit que l'eau sera pompée dans la Cèze mais pour cela il faudrait un épisode cévenol comparable à celui de 2022, mais cela est risqué", souligne Jacqueline, du collectif "Eaux à gué" lors de la conférence de presse organisée sur place.

Pas de mégabassine face à la sécheresse

Des associations et des citoyens, inquiets des perturbations d’un tel projet sur l’environnement, de la redistribution de cette eau stockée ou encore du coût. Pour eux, la construction de retenue d’eau, n’est pas la solution à la sécheresse.

"Plusieurs bassines de ce type existent déjà en France dans les Deux-Sèvres et le Marais poitevin et on voit déjà les effets sur le dessèchement de la ressource en eau et des nappes phréatiques", poursuit Didier en s'appuyant sur l'exemple de l'Espagne qui a "fait ces megabassines, pompé de l'eau partout et n'a plus d'eau nulle part', ajoute Didier Maurin, membre de la Confédération paysanne.

Projet (encore) à l'étude

Venu assister à cette conférence, un membre d’une association qui se penche sur le sujet, affirme que les discussions sont en cours, rien n’est encore décidé.

Sollicités, ni l’ASA Irrigation de Saint-Jean-de-Maruéjols, ni la communauté de communes Cèze Cévennes n’ont donné suite aux demandes d'interview de France 3 Pays gardois. 

Ecrit avec Pauline Pidoux.