Vice-président de Rassemblement national depuis novembre 2022 et maire de Beaucaire, dans le Gard, depuis 9 ans, Julien Sanchez est l'invité de Dimanche en politique, le 7 mai à 11h30, sur France 3. Ce Camarguais d'adoption de 39 ans est aussi conseiller régional d'Occitanie. Il regrette la loi sur la réforme des retraites et milite. Entretien.
On connait l’engagement politique de Julien Sanchez, au FN et au RN, mais saviez-vous qu’il a été bercé par des militants de gauche.
Son père, plombier et sa mère, aide-soignante à l’hôpital étaient communistes, encartés à la CGT.
Ce fils de délégué syndical pied noir a embrassé les idées frontistes en pleine crise d’adolescence. Le natif d'Argenteuil prend sa carte au FN à 16 ans.
Ambitieux, il est pressé de gravir les échelons. Après avoir participé comme bénévole à la campagne présidentielle de 2002, il est candidat en Île-de-France puis aux Régionales et aux Cantonales dans le Gard.
En mars 2010, il est élu conseiller régional FN du Languedoc-Roussillon, puis il est réélu conseiller régional d'Occitanie en 2015 et 2021. Depuis 2014, il est maire RN de Beaucaire. Il a aujourd'hui 39 ans.
France 3 Occitanie : La proposition de loi du RN sur l'abrogation du passage de l'âge légal de la retraite de 64 à 62 ans ne mobilise pas au-delà du parti, tout comme le motion de censure ?
Julien Sanchez : Nos députés ont été très offensifs. Mais la gauche n'a pas souhaité s'associer à notre motion référendaire. Seuls 3 députés Les Républicains l'ont votés. Il y a un sectarisme de la part de nos opposants, nous quand la gauche propose quelque chose de bien à l'Assemblée nationale, on vote pour. Eux, ils sont d'accord mais ils vontent contre. Il faut quand même le faire.
Pourquoi être resté à distance de la colère sociale ? Pas d'appel à manifester ?
Julien Sanchez : Marine Le Pen a dit que nos électeurs étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. Toutefois, ce n'est pas la manif qui fait la réforme, c'est le vote.
La paix sociale ne passe-t-elle pas par les syndicats ? Pourtant, ils refusent votre soutien, vous le parti du peuple et des ouvriers comme vous le rappelez.
Julien Sanchez : Les syndicats ne sont pas représentatifs. Ils représentent 2% des salariés. Il faut concerter, c'est exactement ce que ne fait pas Emmanuel Macron. Si Marine Le Pen n'est pas propriétaire de ses électeurs, les syndicats ne sont pas propriétaires de la colère sociale et pas plus légitimes que tel ou tel pour dire ce qu'il faut faire.
Souverainiste contre mondialiste, les régimes autoritaires ont le vent en poupe. "Les mondialistes coupés des territoires qui font tant de mal à la France et à l'Europe doivent être sanctionnés dans les urnes" dites-vous. Qui sont-ils ?
Julien Sanchez : Les régimes autoritaires... quand on voit ce que fait Macron contre ceux qui manifeste dans la rue, l'autoritarisme, on n'a pas de leçons à donner. Aujourd'hui, nous avons de plus en plus d'alliés au niveau européen, des alliés qui dirigent même, comme en Hongrie ou en Italie. On a toutes les raisons d'espèrer changer l'Union européenne de l'intérieur et redonner leur souveraineté aux peuples. Le clivage droite/gauche date trop, c'est fini.
Vous dites ne pas être anti-européens et pourtant vous refusez toujours le drapeau européen au fronton des mairies ?
Julien Sanchez : Ah oui. En France, on met le drapeau français. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas européens.
Pour les élections européennes, le RN va mener campagne pour l'arrêt du soutien à l'Ukraine ?
Julien Sanchez : Marine Le Pen a dit dès l'offensive contre l'Ukraine, "aucune raison ne peut justifier le lancement d'une opération militaire contre l'Ukraine par la Russie qui rompt l'équilibre de la paix en Europe". Il n'y a aucune ambiguïté. En revanche, il faut aller vers la paix. La France doit prendre l'initiative de la paix, avec une réunion de la Russie et de l'Ukraine. Il faut parler à la Russie, a tout le monde.
Dimanche en politique, c'est ce dimanche 7 mai à 11h30, sur France 3 Occitanie Montpellier, et en replay sur notre site Internet.