Yoann Gillet et Julien Sanchez, des élus Front national du Gard, se sont invités à Monoblet, un village des Cévennes gardoises, pour y dénoncer l'installation prochaine d'une vingtaine de migrants venus de Calais.
Dans le village de Monoblet, dans le Gard, haut lieu du protestantisme cévenol, 22 migrants doivent prochainement être accueillis et installés dans les locaux de l'ancien institut thérapeutique éducatif et pédagogique des Amariniers, situé à 5 km du village, dans un endroit isolé. Ce lieu doit être transformé en "centre d'accueil et d'orientation".
22 migrants accueillis prochainement
"Il y a bientôt des élections présidentielle et législatives : soit on vote pour ceux qui vont nous faire des +mini-Calais+ partout en France, soit on vote pour ceux qui veulent rétablir les frontières et sortir de Schengen, ce qui est le programme de Marine Le Pen", a notamment dénoncé le maire de Beaucaire, dans le Gard et conseiller régional FN Julien Sanchez.
Les élus FN du Gard contre l'arrivée de migrants
Avec le secrétaire départemental du FN du Gard Yoann Gillet, Julien Sanchez a organisé une conférence de presse devant la mairie du village, à laquelle une petite dizaine de soutiens a assisté. Restés de courts instants sur place dans le cadre d'une campagne dénonçant une "submersion migratoire... à Calais comme à Monoblet", les deux jeunes hommes en noir ont été interpellés par le maire DVG du village.
Les réactions sont nombreuses sur Twitter.
Nous étions à #Monoblet pour informer et protester contre l'accueil de 20 clandestins dans ce village de 700 hab. pic.twitter.com/6qi0kNEGOW
— Julien Sanchez (@jsanchez_fn) 22 mars 2016
Opération avortée du FN contre l'arrivée de migrants à Monoblet
— Laure CORDELET (@laurecordelet) 23 mars 2016
Flop pour @jsanchez_fn @YoannGillet_fn #Beaucairehttps://t.co/U1hjdZ0ZSS
@fn_gard @hogan_p24 @jsanchez_fn @YoannGillet_fn @FN_officiel
— michel (@joseph10438) 23 mars 2016
Monoblet futur molenbeek
"J'espère que vous allez revenir en arrière"
"J'espère que vous allez revenir en arrière sur l'accueil des migrants", s'est contenté de rétorquer Yoann Gillet au maire et directeur d'école. "Renseignez-vous!" lui a répondu l'édile: "Je ne suis pas à l'origine de l'arrivée de ces migrants mais une fois qu'elle est décidée, j'essaye de faire en sorte que leur accueil se passe au mieux sur ma commune".Vous auriez pu avoir la correction de m'appeler avant de venir faire campagne devant ma mairie", leur a lancé le maire Philippe Castanon, stature impressionnante et regard courroucé.
"Ici, ça vote à 70% à gauche..."
Un autre homme a pris à partie le petit groupe FN : "Qu'est-ce que vous venez nous emmerder dans nos montagnes !" S'en est suivie une longue conversation qui n'a pas réconcilié les positions des uns et des autres sur l'accueil des migrants. Auparavant, Philippe Castanon avait expliqué en souriant : "Ici, ça vote à 70% à gauche...."
Le maire fixe les conditions à l'accueil des migrants
L'association La Clède sera chargée d'accompagner les migrants dans les formalités de ce séjour temporaire. Le maire a fixé des conditions à l'accueil des migrants qui doivent venir, notamment qu'il s'agisse de familles et non d'hommes seuls, que des embauches soient prises en charge, notamment un veilleur de nuit, et que le lieu ne soit plus en zone blanche en matière de téléphonie mobile.
L'arrivée des migrants est désormais suspendue à l'avis de la commission de sécurité. "Ma volonté si cet accueil a lieu est qu'il se déroule du mieux possible pour les migrants et pour ma commune", a conclu le maire Philippe Castanon.