Le petit village de Campome, dans les Pyrénées-Orientales, a récemment vu arriver 18 migrants de la jungle de Calais. Si 4 d'entre eux sont déjà repartis, les autres vont peu à peu à la rencontre des 110 habitants du village, partagés entre inquiétude et solidarité.
Ils sont arrivés il y a quelques jours et c'est peu dire qu'ils ont un peu bousculé les habitudes des 110 habitants de Campome, petit village du Conflent, dans les Pyrénées-Orientales. Ils sont 18 jeunes hommes en provenance de la jungle de Calais, saisis par le contraste entre le lieu et le camp de réfugiés du Pas-de-Calais. Zacharia, journaliste de 26 ans qui a fui l'Ethiopie, commente : "là-bas, c'est horrible". Il a passé 25 jours dans la jungle avant de prendre la direction des Pyrénées-Orientales. Et il apprécie le répit que lui offre le calme du village.
Lente adaptation
A la descente du car, le choc a pourtant été rude : les jeunes espéraient une grande ville. Surpris d'arriver dans la ptite commune isolée, désorientés, en colère, certains ont voulu immédiatement reprendre la route. 4 d'entre eux sont d'ailleurs déjà repartis. Dans le village aussi, c'était l'inquiétude. Il a fallu rassurer les habitants. Une réunion publique a été organisée par le préfet et l'association qui gère le centre de vacances où sont logés les migrants.
Solidarité
Aujourd'hui, la méfiance a laissé place à la solidarité. On se débrouille pour communiquer avec l'aide des volontaires qui encadrent les jeunes et des rudiments d'Anglais. "Je ne sais pas si j'aurais eu le courage de faire ce qu'ils ont fait", confie une habitante, admirative. Les migrants devraient rester 2 ou 3 mois à Campome. Nos journalistes Philippe Georget et Philippe de Leyritz se sont rendus sur place.