Le groupe gardois spécialiste des conserves de fruits Saint Mamet est remis en vente, a-t-on appris, ce vendredi, auprès de la direction. L'entreprise avait déjà été reprise par un fonds d'investissement il y a un peu plus de deux ans.
Saint Mamet, alors déficitaire, avait été racheté en octobre 2015 au groupement de coopératives italien Conserve Italia par le fonds de participations français Florac.
Deux options sur la table selon le PDG
Alors que la direction actuelle était en discussion avec son actionnaire pour accélérer le développement de l'entreprise, et intensifier son effort de communication, "Florac a reçu une marque d'intérêt de la part d'un fonds", a indiqué Stéphane Lehoux, PDG de l'entreprise. "C'est à cet instant que j'ai proposé à Florac de profiter de cette occasion pour s'adosser les services d'une banque d'affaires", en l'occurrence la banque Advisio, a-t-il précisé.
Selon Stéphane Lehoux, deux options sont sur la table : "soit un adossement partiel qui complèterait l'actionnariat de Florac, soit une transmission intégrale, tout dépendra du type de profil qu'on aura en face de nous".
"Accélérer notre croissance"
Parmi les candidats figurent des fonds d'investissement et des industriels, dont tous ne sont pas des spécialistes de la conserve, mais tous sont français, a-t-il détaillé. Alors qu'un comité d'entreprise extraordinaire doit avoir lieu mardi, Stéphane Lehoux souhaite conclure l'opération "au plus tard le 30 juin".
"Face à nous, on a une concentration à l'achat chez nos clients de la grande distribution, notamment, qui se regroupent", ajoute-t-il pour expliquer son souhait "d'avoir des surfaces financières qui nous permettent d'accélérer notre croissance".
Commerce équitable
"On est le seul industriel du fruit, aujourd'hui, qui est adossé à une coopérative dont 100% des approvisionnements nous sont dédiés", fait valoir Stéphane Lehoux. Il y voit un atout, à l'heure où "tout le monde rêve d'avoir la maîtrise d'une filière de A à Z" pour garantir la traçabilité des produits aux consommateurs.
Neuf mois après le rachat par Florac, qui comprenait l'activité de production de fruits appertisés (en conserve) et de compotes ainsi que la marque Saint Mamet et son site de production situé à Vauvert, dans le Gard, la direction de l'entreprise avait annoncé un retour à l'équilibre de ses résultats.
Afin de sécuriser ses approvisionnements, la société avait conclu en septembre dernier un accord de commerce équitable longue durée, sur 20 ans, avec la coopérative Conserve Gard, qui compte 150 arboriculteurs.
Développer le bio
"On a de grosses marques d'intérêt à l'export mais on n'est pas dimensionné pour absorber la demande, malgré les investissements industriels qui ont été faits", déplore Stéphane Lehoux. Annonçant le lancement d'une gamme bio à compter de septembre prochain, il souhaite aller "de plus en plus" vers ce type de produit et rajeunir sa clientèle.
Créé en 1953, Saint Mamet, qui réalise environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, emploie près de 200 salariés permanents et plus de 300 saisonniers en pleine saison sur son usine de Vauvert, dans le Gard, et ses locaux de Nîmes.