Sur ordre de la préfecture du Gard, la guinguette de Sommières devrait fermer ses portes très bientôt. En cause, des risques d'inondation qui planent sur le commerce suite aux dramatiques intempéries de 2002.
Les gérants de la "guinguette du moulin" à Sommières font face à une situation inextricable. Myriam et Michel ne peuvent plus défier les pouvoirs publics, sous peine de voir leur matériel saisi par les gendarmes. Le couple qui exploite depuis maintenant trois ans ce commerce va sans doute devoir mettre la clé sous la porte.
On ne comprend pas cette décision. On a un bail qui nous ordonne de fermer à la moindre alerte. On n'exploite que l'extérieur surtout que d'autres commerces se situent plus bas et ont le droit d'ouvrir été comme hiver en recevant du public, ce qui n'est pas notre cas peste Michel Pierson, gérant de la guinguette.
Une décision qui trouve ses racines 16 ans plus tôt
En cause, le risque potentiel d'inondation que représente leur commerce. Ce qui a conduit la préfecture du Gard d'ordonner sa fermeture.
En effet, les inondations dramatiques de 2002 et leurs 22 morts ont conduit l'Etat à racheter les terrains inondés. Si bien qu'aucune activité humaine - dont l'exploitation de la fameuse guinguette - ne peut alors avoir lieu sur ces zones.
Nous avons plus de 300 biens qui ont fait l'objet de délocalisations, nous ne pouvons pas accepter que les gens se réinstallent n'importe où et n'importe comment, au mépris des règles de droit tempère Gilles Guillaud, directeur de la citoyenneté et de la légalité.
Seuls les commerces situés le long du Vidourle ne sont pas concernés par cette législation et peuvent continuer leur activité.
Un dernier recours judiciaire avant la fermeture ?
Dans deux ou trois ans, Michel et moi passerons le relais à quelqu'un d'autre. C'est un lieu qui doit vivre, j'adore cet endroit déclare, la voix chancelante Myriam Turpin, co-gérante submergée par l'émotion.
Face au mutisme de la mairie, les gérants ont porté l'affaire en justice. L'enjeu étant de prouver que leur guinguette ne constitue pas une menace plus importante que les autres commerces voisins.
En jeu, 40 000 euros investis par le couple pour créer et exploiter un lieu, qui a de fortes chances de ne plus être le leur d'ici quelques jours.