La récente vague de gel, jusqu'à -3,5 °C à Saint-Ambroix dans les Cévennes, a touché une culture très prisée mais rare en France, celle du thé. Des théiculteurs encore plus démunis face aux aléas climatiques et aux assurances.
A première vue difficile de déceler les dégâts provoqués par le gel sur les 3 000 jeunes plants de thé de cette exploitation
à Saint-Ambroix, dans le Gard. Mais à y regarder de plus près..
Sur la pousse de printemps, on a le bourgeon et les trois feuilles qui auraient dû être récoltées qui sont complétement desséchées avec le froid.
Une première récolte de printemps de 7 à 8 kilos de thé perdue par la vague de gel. Un coup dur pour le pionnier du Thé des Cévennes lancé en 2019.
" La récolte du coup va nous pénaliser au point de vue budgétaire car nous avions prévu cet investissement pour acheter des nouveaux plants, "explique le producteur de thé.
Une production rare
Ils seraient une vingtaine de théiculteurs en France dont 3 installés en Occitanie. Sur son exploitation d'un hectare labellisée Bio, David Macq cultive du Camelia Sinensis, l'arbre à thé originel transformé en thé Oolong ou encore en thé blanc. Mais aussi des plantes aromatiques et médicinales utilisées dans la confection de tisanes.
" Nous avons la menthe-ananas qui est une menthe panachée, qui a un goût une fois séchée, d'ananas " démontre David Macq en froissant la feuille entre ses doigts.
Une production confidentielle soumise elle aussi aux aléas climatiques, mais encore inconnue des assureurs.
Sur une année de production, nous pouvons tout perdre et nous n'avons pas d'assurance qui joue le jeu. Nous l'avons sur du romarin, sur la lavande mais comme le thé n'est pas référencé chez eux, nous ne pouvons pas étendre notre assurance. Il faut que la filière se structure là-dessus pour que l'on soit reconnu comme avec un plant de vigne ou un plant de châtaigner-truffier.
Le théiculteur place ces espoirs sur sa récolte d'été : 90% de sa production de thé blanc est déjà réservée.