Après une restauration, le moulin de Langlade a rejoint les cinq autres moulins à vent du Gard en état de marche. Il pourrait bien moudre du grain à nouveau d'ici quelques mois.
Les origines du moulin dit "Cavalier" remontent à huit siècles. À l’époque, sur les hauteurs de Langlade, à une quinzaine de kilomètres de Nîmes, les pins d’Alep sont encore absents – ils ne seront plantés qu’au XX° siècle. En revanche, les céréales sont cultivées en abondance et les vents y sont propices à faire tourner des pales.
Ces dernières ont fait l’objet d’une restauration récente. "On a voulu que ce soit fait avec des matériaux optimum, c'est-à dire du chêne, parce qu’il faut que ça dure dans le temps", explique Jean-François Chassagne, qui garde les clefs du lieu. Un travail mené par un compagnon du devoir, mais "pas forcément dans un respect total de ce qui avait pu être fabriqué initialement, reconnaît-il. L’exemple, ce sont les pièces de renforcement qui ont été faites avec des techniques modernes."
À l’intérieur, un système de roulement (avec des boules de pétanque) permet à la toiture de tourner à 360 degrés. Les pâles peuvent donc se trouver constamment face au vent, activant le mécanisme interne. "L'axe transforme le mouvement de rotation en mouvement horizontal et il entraîne une meule", expose notre guide.
On fait entrer la céréale – du blé ou de l’orge, tout ce qu’on peut moudre. Ça tombe doucement et ça se met entre les deux meules Pour régler la qualité de la farine, plus ou moins fine, on règle la pression.
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Cette dernière a certes changé d’emplacement au fil du temps : aujourd’hui au rez-de-chaussée au lieu du premier étage auquel menait l’entrée. Mais elle se trouve en parfait état de fonctionnement. C’est donc le four à pain du village qui doit à son tour être restauré pour permettre la production d’un produit local. D’ici là, le moulin reste ouvert à la visite, sur rendez-vous auprès de la mairie.