Philippe Cuillé, 66 ans, est mort ce jeudi 16 février des suites d'un cancer foudroyant dont il a ressenti les premiers symptômes il y a 2 semaines, le jour même où il recevait à Méjanes le prix du meilleur éleveur. Sa disparition plonge sa famille, ses amis et associés dans un profond désarroi.
Philippe Cuillé a consacré sa vie à la bouvine et à la corrida.
La manade Cuillé, fondée avec son frère au début des années 70 à Générac, a remporté 6 fois le trophée Biou d'Or, le plus prestigieux de la course camarguaise grâce à quatre cocardiers d'exception. Rousset en 1981 et 1982, Pythagore en 2000, Guépard en 2010 et Mignon en 2015 et 2016.
Chargé également de la programmation "camarguaise" des arènes de Nîmes, Philippe Cuillé avait tout tout prouvé dans le monde de la "course libre" et s'était lancé dans celui de la corrida.
Programmateur des ferias d'Alès et de Vauvert en association avec Didier Cabanis, il a systématiquement privilégié les élevages français et les toreros "oubliés" par les arènes du premier circuit. La carrière du matador Alberto Lamelas par exemple, "abonné" aux corridas du Curé de Valverde à Alès doit beaucoup à l'obstination du tandem Cuillé / Cabanis.
La ganadería de toros bravos qu'il avait créée en 1994 au Grand Badon à Salin-de-Giraud (origine "Miranda de Pericalvo") était en train de remporter de nombreux succès.
Le novillero vénézuélien Manolo Vanegas, 21 ans, a fait toute sa (brillante) carrière grâce à Philippe Cuillé. Le dimanche 28 mai à Alès, il estoquera le dernier novillo de sa carrière de novillero, un novillo de la ganadería… Cuillé. Et la semaine suivante, à Vic, il sera sacré matador de toros. Cette étape clé dans la vie et la carrière d'un matador aurait été l'aboutissement et la récompense du travail de Philippe.
Le cancer en a décidé autrement.