Moisissures et coupures d’eau depuis deux ans, les habitants d'une résidence sociale dans le Gard perdent patience

Depuis deux ans, les locataires de la résidence sociale Aquarelle à Villeneuve-lès-Avignon dans le Gard subissent régulièrement des coupures d’eau chaude. En cause, une chaudière défectueuse, qui provoque des fuites et couvre les appartements de moisissures.

C’est une résidence moderne, située dans un quartier résidentiel de Villeneuve-lès-Avignon dans le Gard. Un bâtiment de 73 appartements, construit en 2015, équipé de terrasses et de loggias. Mais derrière cette jolie façade se cache une tout autre réalité. Voilà deux ans que les résidents du bâtiment C de la résidence Aquarelle vivent au rythme des caprices d’une chaudière. 

Des coupures d’eau chaude tous les trois mois

Ce matin encore, mauvaise nouvelle dès le réveil pour Eric : pas d’eau chaude au robinet. "Ça fait trois ans que je demande à partir. C’est désespérant cette situation. On en peut plus, on ne sait plus comment faire pour nous faire entendre, pour qu’on fasse quelque chose pour nous. Mais on nous demande toujours de payer notre loyer bien sûr", affirme-t-il. 

Et la situation n’est pas nouvelle. Voilà deux ans que la chaudière, régulièrement en surchauffe, tombe en panne. Les locataires de ce logement social doivent donc s’organiser et faire sans eau chaude.

Des murs et plafonds moisis

Si ces coupures d’eau chaude agacent les résidents, le principal problème est la moisissure. En effet, la chaudière fuit régulièrement, et provoque des inondations dans les parties communes. Le bâtiment, très humide, est couvert de plaques de moisissures aux murs et au plafond. 

La porte du local de la chaudière, situé sur le palier est couverte de champignons et de coulures. Ici, la porte de secours est constamment ouverte, pour tenter d’aérer le bâtiment et d’atténuer l’odeur de moisi, sans succès.

Des résidents excédés

"Ça fait deux ans qu’on nous dit que ça va être réparé et rien n’est fait en fait. Moi, j’ai un enfant en bas-âge, et ça sent l’humidité comme pas possible. À chaque fois, on nous dit, on répare, on répare. Sauf que c’est réparé sur quelque chose de pas stable de base", explique une habitante indignée.

Et elle n’est pas la seule à s’inquiéter des conséquences de ces moisissures sur la santé de ses enfants. Un peu plus loin, dans l’appartement situé juste à côté de la chaufferie, vit Loria. Cette mère de famille qui a emménagé il y a peu, dort dans la même chambre que ses enfants d'un et deux ans. Pour elle, pas question de les installer dans une chambre qui sent le moisi. 

Des risques pour la santé

En effet, les taches d’humidité, d’apparence inoffensive, peuvent libérer des spores très nocives pour les poumons. Non traitée, la moisissure peut à la longue provoquer des allergies, des maladies respiratoires, des infections pulmonaires, mais surtout de la toux et de l’asthme, notamment chez les plus jeunes.

Loria est inquiète, mais aussi en colère. Elle affirme ne pas avoir été informée du problème. Lors de sa visite, elle repère les taches de moisissures, mais le bailleur lui aurait alors parlé d’une fuite externe au bâtiment.
"En fait, on a l’impression de s’être fait rouler. On aurait préféré savoir ça et partir sur un autre logement ou avoir l’autre logement disponible ou il n’y avait rien du tout comme dégât", explique-t-elle.

De son côté, le bailleur social Grand Delta Habitat affirme prendre le problème au sérieux. Un audit aurait déjà été réalisé il y a deux ans. Suite aux nombreux dysfonctionnements de la chaudière, le bailleur a décidé de ne plus travailler avec le prestataire Engie jugé pas suffisamment réactif. Des travaux devraient être réalisés dans quelques mois, une fois que les conclusions de l’expertise de malfaçons seront connues.