Depuis les révélations autour de l'abbé Pierre, accusé de violences sexuelles, les villes débaptisent les rues et les places qui lui rendaient hommage. À Nîmes, la question se pose au conseil municipal et dans la rue.
Placardée en début de semaine, une feuille blanche recouvre le visage de l'abbé Pierre, représenté sur une mosaïque, sur la place qui porte son nom à Nîmes. En lettres noires, on peut désormais lire "Place Gisèle Pélicot", hommage à la victime du procès Mazan. Dans la capitale gardoise, ce changement de nom sauvage a été effectué anonymement, mais la question se pose plus officiellement.
Un vœu déposé par les élus d'opposition
Au conseil municipal du samedi 28 septembre, les élus nîmois ont débattu de l'idée de renommer la place. "On avait envoyé un vœu en ce sens au maire le mardi avant le conseil", explique Vincent Bouget, conseiller municipal et secrétaire départemental du PCF. L'opposition a également proposé un nom : celui d'Odile Assmann, fondatrice de l'association Table Ouverte. Figure du milieu caritatif, décédée en 2014, elle avait créé en 1986 à Nîmes ce lieu d'accueil des plus démunis.
Proposer le nom d'Odile Assmann nous semble correspondre avec la philosophie qui avait présidé lors du choix de celui de l'abbé Pierre. C'était également important que ce soit le nom d'une femme qui soit avancé.
Vincent Bouget, conseiller municipal d'opposition
L'actuel président de la Table ouverte avait, selon l'élu, fait part en juin dernier de son souhait qu'un espace public soit baptisé Odile Assmann. Serait-ce donc l'occasion ?
Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, ne s'est pas opposé au changement de nom de la place abbé Pierre. Mais pour l'instant, rien n'est encore arrêté.
En France, selon un décompte de l'Agence France Presse, 150 voies ou lieux-dits sont nommés Abbé-Pierre ou Henri Grouès, son nom de naissance.