Les faits remontent à octobre 2017 dans le quartier Pissevin, à Nîmes, dans le Gard : victimes d’une embuscade, les pompiers avaient été attaqués à coup de cocktails molotov. 2 mineurs ont été condamnés à deux ans ferme, les deux autres ont été relaxés par le tribunal pour enfants.
Ce fait divers avait créé une vive émotion à Nîmes, voilà quatre ans : dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 octobre, un équipage de trois pompiers avait été agressé par une vingtaine de personnes à la ZUP Pissevin de Nîmes. Ils avaient essuyé des jets de pavés et de cocktails Molotov sur leur fourgon-ambulance.
Le groupe avait ensuite jeté d’autres bouteilles enflammées sur les policiers qui étaient intervenus sur place. Au total, une quinzaine de cocktails Molotov ont été retrouvés sur les lieux.
Au total, six personnes sont poursuivies dans cette affaire :
- Deux mineurs qui ont été condamnés à deux ans ferme chacun, l’un des deux qui ne s’est pas présenté devant le tribunal lundi, avec mandat d’arrêt,
- Deux autre mineurs ont été relaxés, le Parquet a fait appel de cette décision,
- Deux autres personnes majeurs qui, elles, seront jugées plus tard.
L’enquête, ouverte dans un premier temps pour tentative de meurtre, a ensuite été requalifiée en délit d’embuscade, car "l’homicide volontaire n’a pas été retenu", explique Eric Maurel, le Procureur de la République de Nîmes.
Le SDIS 30 a pris acte de ces condamnations et se dit "satisfait de la décision du parquet de faire appel" dans un communiqué publié ce mercredi.
Dans ce communiqué, le Sdis du Gard "déplore et condamne fermement les agressions de toute nature envers les sapeurs-pompiers. Le Président et le Directeur du SDIS réaffirment leur total soutien aux sapeurs-pompiers et rappellent que les dépôts de plainte sont systématiques en cas d’outrage, de menaces ou de violences."
Manifestations de soutien
En 2017, quelques jours après cette violente agression, une marche citoyenne avait été organisée dans le quartier Pissevin à Nîmes, pour sensibiliser la population contre les aux violences subies par les sapeurs-pompiers du Gard. Plus de 200 personnes y avaient participé.
A la fin du mois d’octobre 2017, les syndicats des pompiers du Gard avaient organisé une autre manifestation pour dénoncer leur manque de moyens et demander des mesures de protection.
En décembre 2020, les pompiers avaient tourné un film avec les jeunes du quartier Pissevin. Son but : montrer comment leurs interventions dans les cités étaient ralenties (zones inaccessibles, bouches d'incendies dégradées...) alors que la multiplication des feux de poubelles et autres pétards détonants attisent le risque d'incendie.
"On a constaté que c'est l'outil le plus adapté pour justement engager des débats ouverts, libres, entre les enfants et nous," indiquait alors Sébastien Roger, responsable cellule médiation urbaine du SDIS 30.