Pénibilité, salaires insuffisants : dans les exploitations agricoles gardoises, on peine à trouver de la main d' œuvre pour ramasser fruits et légumes. Dans le département, le secteur représente 10 % de l'emploi saisonnier.
Ils se dispersent dans les champs au petit matin, chapeau vissé sur la tête pour se protéger de la morsure du soleil. Couteau en main, ils courbent le dos et d’un geste assuré récoltent les courgettes au rythme de la musique latine. À l’extérieur et sous les serres, les travailleurs équatoriens ne craignent qu’une chose. L'été il fait très chau. Dehors il peut faire 25 degrés à l'ombre et à l'intérieur 35", précise Luis Espinoza, travailleur saisonnier.
Sept sur dix
Sur les deux hectares de l’exploitation maraîchère, ils devraient être dix à travailler à temps plein. Cette année ils ne sont que sept. Une pénurie qui aurait tendance à s’aggraver selon l’exploitante qui pointe la désaffectation envers le travail manuel et des salaires peu attractifs.
Il faudrait continuer à exonérer les charges pour que nous puissions payer un peu mieux nos salariés.
Sabine LagardeAgricultrice à Bellegarde dans le Gard
90 % d'étrangers
Des saisonniers payés 11 euros 52 centimes brut de l’heure. Fidéliser les travailleurs est aussi un casse-tête pour cette entreprise familiale. La société de commercialisation emploie 150 saisonniers dont 90% d’étrangers. Le reste sont des étudiants affectés à la préparation des commandes.
C'est la génération qui veut ça : beaucoup ne veulent plus travailler et faire le sale boulot.
Maxens JossetTravailleur saisonnier
Mécanisation
Un constat amer partagé par le jeune gérant. À l’avenir, il parie sur la mécanisation. "En station, nous nous sommes équipés de machines à tri optique avec des remplisseurs automatiques, des robots palettiseurs, des sarcleuses pour réduire des postes importants dans nos entreprises", ajoute Benjamin Boisson, gérant de Nectapêche.
Dans le sud du Gard en particulier l’agriculture représente 10% du total de l’emploi saisonnier.
Écrit avec Alexandre Rozga