Après les nuages vient le beau temps, la troisième vie de l'Observatoire météo du Mont Aigoual

Une page se tourne pour l'observatoire du Mont Aigoual dans le Gard. Ce site unique en France, qui a bien failli disparaître, amorce une nouvelle vie. La dernière station météo de montagne de l'Hexagone veut devenir un centre de référence sur le climat. Après de lourds travaux qui ont duré quatre ans, l'observatoire transformé ouvre au public dès ce week-end.

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Perché à 1567 mètres d'altitude, l'observatoire du Mont Aigoual embrasse les Cévennes à 360 degrés. Mais cette année, il s'offre un nouvel horizon. Si le paysage reste immuable, le site change de vocation pour proposer aux visiteurs une exposition sur le changement climatique.

Le public est invité à suivre un parcours pour comprendre les causes, les conséquences et les actions à mener pour limiter le réchauffement de la planète. Une exposition imaginée par un comité scientifique qui s'appuie sur les différents scénarios du Giec. Et à chaque salle sa thématique élaborée par un expert.

Ce que l'on a voulu privilégier pour sortir des expositions un peu grand  public, c'est de donner la parole à un scientifique, un spécialiste. C'était une page blanche qu'il a composée complètement en y mettant des documents, de l'iconographie, des sources vidéos.

Eric Verrier, scénographe.

Un siècle de météo

Installé depuis 1894 sur cette crête soumise toute l'année à des conditions extrêmes, cet observatoire était à l'origine une station météo. Pendant plus d'un siècle, les agents de Météo France ont scruté le ciel et établi des relevés les plus importants au monde.

365 jours par an, ils ont habité le site, tel des gardiens de phare, pour remplir cette mission. Mais ces dernières décennies, Météo France a progressivement remplacé les hommes par des stations de mesures automatisées. Les salariés se sont mobilisés. En vain. Ils ont survécu en ouvrant un musée en 1985 qui accueillait 80 000 visiteurs par an. C'était une autre époque.

"Le fait que nous vivions ici H 24, nous a permis aussi de raconter des histoires vécues. Quand on est coincé ici, parce que l'on ne voit pas à travers les vitres parce que le givre est plaqué dessus, la question qui revenait souvent, c'était : "Quand vous êtes malade, vous faites comment ?" On était jamais malade en fait", se souvient Chantal Vimpère, ancienne salariée de Météo France.

Le "climatographe"

Le site appartient désormais à la communauté de communes Causse-Aigoual-Cévennes qui a réuni 3,5 millions d'euros pour créer cette exposition. Mais elle veut aller encore pour loin. Elle a l'ambition de faire rayonner ce lieu en développant d'autres activités avec le monde de la recherche. Des contacts ont déjà été pris avec des universités et des écoles de la région.

"On aimerait accueillir ici, des étudiants ou des thésards en emploi, sur des sujets, comme il a été évoqué avec l'Ecole des Mines d'Alès et le Sdis 30, c'est la question du réchauffement climatique et du risque incendie", détaille Laurent Bonnard, directeur de l'Observatoire du Mont Aigoual.

"Sur les étages au-dessus de l'Observatoire du Mont Aigoual, on aménagera des chambres, un peu sur le modèle du Pic du Midi de Bigorre, avec la possibilité d'être hébergé, d'y vivre et de travailler, y compris si les conditions météorologiques amènent les personnes à rester un peu isolées quelques jours", confirme Alexandre Vigne, Vice-Président Communauté de communes Causses Aigoual Cévennes-Terres solidaires.

Restera à trouver les financements nécessaires. Pour le moment, il faut faire vivre cette exposition payante et ouverte de Pâques à la Toussaint. L'observatoire baptisé désormais "le Climatographe" espère attirer 55 000 visiteurs chaque année.

Écrit avec Delphine Aldebert.

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