Des arènes de Nîmes à la direction des arènes de Madrid : le parcours fou de Simon Casas

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Intervenants : Sebastien Castella, matador // Simon Casas, directeur des arènes de Madrid // Robert Piles, directeur adjoint des arènes de Madrid

C’est désormais le patron de la tauromachie mondiale. L’ancien directeur des arènes de Nîmes a pris la direction des arènes de Madrid. Tout au long de sa carrière, il a su gagner des places jusque-là réservées aux Espagnols.

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Madrid. Il est presque 19h. L'arène bouillonne. La corrida de la Presse va débuter. C'est un des plus prestigieux rendez vous de la Feria de la San Isidro. Elle va se jouer à guichets fermés.

Dans le patio, les matadors sont tendus, le Biterrois Sébastien Castella sait qu'il joue gros. De sa réussite de ce soir, dépend une partie de sa saison.

« Madrid c’est comme la Coupe du Monde, c’est la cathédrale de la tauromachie », explique le matador.

Cathédrale

Si Sébastien Castella rêve de devenir un prince à Madrid, un autre Français y a déjà été sacré roi.

Il y a quelques mois, Simon Casas a soufflé au nez et à la barbe des espagnols la direction des arènes de Las Ventas. Un coup de maître qui a fait du Nîmois, l'homme le plus puissant de la tauromachie mondiale.

24 h avant le début de la corrida, le directeur Casas supervise l'inspection des toros par les autorités madrilènes. Eleveurs, toreros, public, tous dépendent désormais des choix techniques et artistiques du Nîmois.

Pape de la tauromachie

Et si dans cette cathédrale, la liturgie reste toujours aussi rigoureuse, c'est désormais en français qu'elle s'écrit : « Je suis le Pape entre guillemets », s’amuse Simon Casas, « Parce que je suis celui qui a le plus d’influence, le plus de chiffre d’affaire et si le Pape s’enrhume la tauromachie a la grippe. »

Un pape au passé de vagabond. A la fin des années 60, seuls les Espagnols ont le droit de toréer. Mais une poignée de jeunes Nîmois rêve de devenir matador malgré tout. A leur tête, un jeune homme fougueux : Bernard Domb, qui écume l'Espagne de Franco sans le sou.

Un jour, en pleine corrida, il saute dans les arènes de Nîmes, pour voler quelques passes à un grand maître de l'époque.

Passé exceptionnel

Bernard Domb devient Simon Casas et signe l'acte fondateur de la tauromachie française.

Si aujourd'hui l'ancien vagabond mange à la table du Roi d'Espagne, il ne peut toujours pas baisser les armes. Ces dernières années, le nombre de spectateurs a fortement baissé dans les arènes.

La terrible crise économique qui a frappé le pays est passée par là.

Mais d’autres menaces pèsent sur la tauromachie espagnole : le 13 mai dernier, une manifestation pour l'abolition de la corrida a rassemblé près de 15 000 personnes à Madrid.

Si les autorités ont choisi le producteur Simon Casas, c'est aussi sur le communiquant hors pair qu'elles ont misé.

Image de la tauromachie

« La vraie mission de Simon, c’est, avec ces arènes et notamment Madrid qui est la plus importante, donner un coup de fouet et donner une image complètement différente de la tauromachie », explique Robert Piles, directeur adjoint des arènes de Madrid. «  Et aujourd’hui, tout le monde se rend compte que c’est la seule personne dans le milieu taurin au monde qui peut défendre dignement la tauromachie. En Espagne, ils en sont convaincus. »

Un pari qui semble bien engagé. Depuis le début de la saison, les arènes de Madrid ont déjà vendu 100 000 places de plus que l'année dernière à la même époque.
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