Une semaine après le placement en garde à vue de son directeur, le CHU de Nîmes fait le point par voie de communiqué. Aucune charge n'a été retenue à son encontre, insiste l'établissement. Nicolas Best a été interrogé durant 24 heures pour des soupçons de corruption et de favoritisme.
Une mise au point, une semaine après le placement en garde à vue de son directeur. Dans un communiqué publié ce lundi 30 mai, le CHU de Nîmes réaffirme que l'enquête visant Nicolas Best pour des soupçons de corruption et de favoritisme n'a rien à voir avec l'établissement gardois.
Alors qu'elle ne souhaitait faire aucun commentaire la semaine dernière, la direction du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes a donc publié un communiqué ce lundi. Elle confirme que son directeur, Nicolas Best, a bien été placé en garde à vue "au vu de la haute technicité des sujets traités, de leur antériorité, et de la nécessaire durée des explications sollicitées". Nicolas Best a été convoqué lundi 23 mai par les enquêteurs de la Police judicaire de Lyon dans le cadre d'une enquête pour des soupçons de corruption et favoritisme entre 2015 et 2018, alors qu'il était directeur du centre hospitalier d'Annecy Genevois, puis pour des faits similaires à Nîmes. La garde à vue a été levée le lendemain, mardi 24 mai. Le CHU indique que son directeur est sorti libre "sans aucune poursuite, procédure de contrôle judiciaire et/ou de mise en examen".
Des "irrégularités" au CHU d'Annecy
Nicolas Best était entendu au sujet de la passation de plusieurs marchés publics dans le cadre de ses fonctions à Annecy et Nîmes. Dans la ligne de mire du PNF, le Parquet national financier, des "irrégularités" concernant des travaux réalisés à l'hôpital d'Annecy, pour un montant d'environ 47 millions d'euros. A Nîmes, les enquêteurs cherchent également à comprendre ses relations avec deux entreprises spécialisées en travaux dans les structures hospitalières et de santé depuis son arrivée.
Les faits qui lui sont reprochés sont relatifs "à d’éventuelles infractions formelles quant à des dossiers de travaux exclusivement dans le cadre de ses responsabilités antérieures de Chef d’établissement du Centre Hospitalier Annecy Genevois", insiste le CHU de Nîmes dans son communiqué. Et de préciser : "les différents projets en cours, au CHU de Nîmes, soutenus par les pouvoirs publics gouvernementaux dans le cadre du Ségur, seront donc mis en oeuvre sans discontinuité". Le CHU balaye également les accusations de corruption passive dont Nicolas Best fait l'objet. Selon lui, il s'agirait "après 6 mois d’investigations extrêmement complètes, de simples invitations, déjeuners et diners, pour majorité d’entre eux à dimension collective, sur une période de près de 4 années et pour un montant total légèrement supérieur à 1000€".
En février dernier, le CHU de Nîmes avait fait l'objet d'une perquisition. Des documents et du matériel informatique avaient été saisis au domicile de fonction du directeur et dans ses bureaux du CHU. Son logement avait également été perquisitionné.
Voici le communiqué du CHU dans son intégralité.
"Dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par le Parquet National Financier en cours, et dans laquelle le Directeur général du CHU est cité, la Direction de l’établissement confirme que ce dernier a été convoqué le lundi 23 mai 2022 par les enquêteurs de la Police Judiciaire de Lyon.
Au vu de la haute technicité des sujets traités, de leur antériorité, et de la nécessaire durée des explications sollicitées, les fonctionnaires de Police ont placé le Directeur général en garde à vue. Celle-ci a été levée le mardi 24 mai à 17h00, le Directeur général du CHU de Nîmes étant sorti libre (sans aucune poursuite, procédure de contrôle judiciaire et/ou de mise en examen).
Ainsi, le Directeur général a repris ses fonctions, et reste pleinement mobilisé, avec disponibilité et créativité dans la gestion du Centre Hospitalier Universitaire Nîmois.
Contrairement à ce qui a été malheureusement indiqué dans plusieurs articles de presse, les faits qui lui sont reprochés sont relatifs à d’éventuelles infractions formelles quant à des dossiers de travaux exclusivement dans le cadre de ses responsabilités antérieures de Chef d’établissement du Centre Hospitalier Annecy Genevois (CHANGE) et du recours à des fonctions d’Assistance à Maitrise d’Ouvrage dans le cadre des schémas directeurs immobiliers du CHANGE. Malgré de nombreuses réquisitions portant sur les chantiers en cours du CHU de Nîmes, aucune infraction ou même question n’ont été mises en exergue par les enquêteurs sur lesdits chantiers. Les différents projets en cours, au CHU de Nîmes, soutenus par les pouvoirs publics gouvernementaux dans le cadre du Ségur, seront donc mis en oeuvre sans discontinuité.
Pour ce qui concerne les accusations de corruption passive dont le Directeur général fait l’objet, il s’agirait, après 6 mois d’investigations extrêmement complètes, de simples invitations, déjeuners et diners, pour majorité d’entre eux à dimension collective, sur une période de près de 4 années et pour un montant total légèrement supérieur à 1000€…
Enfin, les accusations de détournement de fonds publics à des fins privées se révèlent sans fondement. Les travaux pour l’installation d’une piscine hors-sol, minimaliste, bassin financé par le Directeur général et venant valoriser le logement de fonction en pleine propriété du CHU de Nîmes, ne sauraient revêtir les caractéristiques d’une quelconque infraction pénale.
Afin d’éclaircir les éventuels et légitimes questionnements qu’une médiatisation outrancière des derniers évènements a pu légitimement susciter, un point Presse sera organisé au cours des prochaines semaines."