Planter, tailler, entretenir. Avec le printemps, la bambouseraie d'Anduze se refait une beauté. Fermé depuis fin octobre pour cause de pandémie, ce jardin immense et exotique attend le retour des visiteurs très nombreux d'habitude à arpenter l'un des sites les plus populaires d'Occitanie.
C'est un des lieux d'exception les plus connus d'Occitanie et les visiteurs s'y pressent d'habitude par milliers, venus des 4 coins de France mais aussi de l'étranger... La bambouseraie d'Anduze reste fermée depuis la fin octobre pour cause de Covid. L'équipe qui s'occupe de l'entretien fait le dos rond en attendant le retour du public, car la nature n'attend pas. Si la caisse de l'entrée est fermée, le travail ne s'est jamais vraiment arrêté.
"Le printemps est inexorable"
La phrase du poème de Pablo Néruda, tant reprise ces temps-ci, prend un sens très bucolique dans les allées de la bambouseraie. Une explosion de fleurs dans le jardin. Dans les forêts de bambous, les turions, ces jeunes pousses vigoureuses, qui vont pointer avec le réchauffement du sol avant d'entamer une croissance spectaculaire, parfois plus d'un mètre en 24 heures. La vie végétale qui grouille dans un silence inhabituel... Seule la dizaine de jardiniers qui s'affairent au milieu d'un parc de 12 hectares déserté nous rappelle que ce sont des humains qui ont façonné ce sanctuaire végétal.
L'explosion du printemps à la bambouseraie d'Anduze, sans l'ombre d'un touriste.
Des images rares de François Jobard et Sébastien Banus qui ont saisi cet enchantement mais aussi la frustration des gestionnaires de la Bambouseraie de ne pas pouvoir faire partager ce moment privilégié aux visiteurs.
Accompagner le printemps
Au milieu des conifères et des érables du jardin japonais, les salariés travaillent. Pour "faire tourner" la bambouseraie en l'absence du public, une dizaine de personnes est à pied d'oeuvre. Cela représente un tiers de l'effectif habituel. Les jardiniers semblent perdus au milieu de l'immensité du parc, mais leur activité ne s'est jamais arrêtée.
"On est 7 et il y a pas mal de boulot" avoue Adrien Fuster, armé de son taille-haie.
Le printemps, c'est la période des plantations et il y a la tonte des bambous nains, des pelouses et ça ne s'arrête jamais !
"La bambouseraie fermée, c'est un crève-coeur"
Si l'équipe garde le sourire, la situation reste difficile. C'est le deuxième printemps consécutif sans visiteurs. Une période habituellement faste où les spectaculaires floraisons attirent le public en nombre. Ici, on comprend mal qu'un lieu de plein-air ne puisse pas être ouvert, même avec une jauge réduite.
"C'est un crève-coeur parce que la vocation du lieu, c'est d'être ouvert au public" explique Muriel Nègre, la présidente de la bambouseraie, la gorge serrée.
La nature, chaque mois, chaque semaine, réserve de belles surprises et tout le monde travaille pour cet échange avec le public. Alors cette fermeture engendre une grande tristesse.
En 2020, 100 000 personnes ont visité la bambouseraie. Elles étaient plus de 250 000 les années précédentes.
La bambouseraie reste, jusqu'à nouvel ordre, fermée... Sur le site du parc, le calendrier des réservations, barré de rouge pendant de longs mois, passe au vert le 10 mai prochain. Mais l'évolution de la situation sanitaire reste beaucoup plus incertaine que le printemps inexorable.
Pour prolonger cette visite du lieu qui a servi de décor à des films populaires comme "Le salaire de la peur" ou "Paul et Virginie", jetez un coup d'oeil au magazine de France 3 qui vous en dira plus sur l'histoire de la bambouseraie, imaginée par un homme, Eugène Mazel, grand voyageur et commerçant d'épices, qui a planté le premier bambou en 1856. Depuis, y sont acclimatées des espèces exotiques venues de Chine, du Japon, d'Amérique du Nord et même de l'Himalaya.