Le secteur culturel est particulièrement impacté par la propagation du virus Covid 19 et les confinements. De nombreux établissements fermés au public ont fait le pari du numérique : spectacles, visites de musée, concerts virtuels. Petite visite numérique non exhaustive à Nîmes.
Cette galerie nîmoise met en place sa toute première exposition virtuelle. Pour que le visiteur ait la sensation de se promener dans la galerie et puisse découvrir les objets d'art, les œuvres sont filmées et photographiées sous tous les angles. Avec des gros plans sur certains artistes. Des photos que l'on retrouvera sur le site de la galerie sous forme de visite.
" On avait vraiment envie de mettre un peu plus l'accent sur cet artiste, avec un peu plus de contenus et de visuels sur notre site en virtuel. Tout le travail préparatoire permettra aux gens d'être un peu plus in situ, comme s'ils étaient venus à la galerie, " explique Loup Trentin-Bosquet, galeriste.
Pour maintenir le lien avec le public, plusieurs établissements ont rejoint l'aventure numérique. D'un simple clic, il est possible aujourd'hui de visiter un musée ou d'assister à un spectacle. L'art est ainsi à la portée de tous. Certains visiteurs potentiels sont séduits, d'autres moins.
On ne peut profiter que comme ça et c'est toujours une ouverture et une possibiilté qui s'offrent à nous !
" Pour moi, l'art, c'est du réel, c'est pas du virtuel ! " témoigne à contrario cette jeune femme. " C'est mieux que rien, mais il manque quelque chose..." renchérit ce jeune homme.
De la musique à la philosophie
Pourtant, les initiatives ne manquent pas. Et il y en a pour tout les goûts. L'association Jazz 70 expérimente depuis le premier confinement une programmation virtuelle. Elle propose des concerts sur les réseaux sociaux. Dnier en date, celui d'Ibrahim Maalouf dans les arènes de Nîmes mais sans public.I
Il y avait une forme d'intimité qui était assez étonnante. On était seul, un peu comme seul au monde. Tout seul comme au milieu d'un vide et en même temps, c'est rassurant parce que si on a fait ça, c'est pour dire que l'on va continuer à faire des concerts quoiqu'il en soit.
Le plus délicat dans cet exercice est peut-être de laisser l'art et la culture vivants.
" C'est vrai qu'il faut rester dans une forme de spontanéité, surtout dans le jazz où l'on a besoin de l'improvisation, du partage. Mais effectivement, c'est un sytème qui montre quand même ses limites. Pour nous, le plus important, c'est la musique live et c'est la création musicale," confirme Stéphane Kochoyan, directeur artistique de Jazz 70.
De la culture vivante
Alain Guyard se définit comme philosophe forain. Artiste, il se produit sur scène et sur la toile. Pour lui, ce sont deux manières différentes de se donner en spectacle." Vous pouvez vivre la culture avec des représentations des oeuvres d'art : cinéma, photo, internet," explique le philosophe. " Et puis, il y a une autre manière de vivre la culture. Ce n'est pas d'avoir une représentation de la culture, c' est avoir une présence immédiate et directe de l'artiste. Et ça, c 'est toujours bouleversant parce que l'artiste face à vous, soudain, il incarne quelque chose qui a avoir avec l'inspiration et qui vous bouleverse et vous transforme. "
Les lieux culturels réclament une réouverture pour que le public ne soit plus condamné à consommer la culture via un écran, en attendant le déconfinement.