Covid : à Nîmes, des cantines scolaires sont désormais réservées en priorité aux enfants dont les parents travaillent

2 mètres et non plus 1 entre deux tables. Avec le nouveau protocole sanitaire, un tiers des cantines scolaires de Nîmes ne peut plus accueillir tous les élèves. La priorité y est donnée aux enfants dont les parents travaillent. Pour les autres, c'est un coup dur.

Ce sont les nouvelles contraintes imposées par le gouvernement pour limiter la contagion du Covid dans les restaurants scolaires. La distance de sécurité sanitaire requise entre les tables est passée à 2 mètres. Problème, les cantines les plus petites ne peuvent plus accueillir tous les élèves. Un casse-tête pour de nombreuses municipalités. C'est le cas de 3 restaurants scolaires à Nîmes qui devront limiter les inscriptions tous les jours en privilégiant les enfants dont les parents travaillent. Mais aussi de 14 cantines, une à deux fois par semaine, les jours où les menus végétariens ou avec poisson sont proposés, car ces jours-là les élèves sont plus nombreux à vouloir y manger.
Pour les parents sans emploi dont les enfants n'ont plus accès au restaurant scolaire, cette discrimination passe mal.

Trois cantines trop petites pour les nouvelles règles sanitaires

3 restaurants scolaires n'ont pas la capacité suffisante pour cet espace de 2 mètres entre les tables. Ils sont utilisés par les 5 écoles suivantes :

  • élémentaire Berlioz
  • maternelle Chapitre
  • maternelle Louise Michel 
  • élémentaire Mas de Roman
  • maternelle Mas de Roman

Pour les élèves de ces 5 écoles, impossible de tous manger à la cantine. L'organisation des services de repas s'adapte donc en accordant une priorité aux élèves dont les parents travaillent. Ce qui exclut une partie des enfants.

Une organisation "difficile à mettre en oeuvre"

Le maire de Nîmes regrette d'avoir dû prendre cet arrêté : "La municipalité en est consciente, cela s'oppose au principe fondamental que l'accès aux restaurants scolaires est un droit pour tous les Nîmois inscrits dans la politique éducative de la ville" explique Jean-Paul Fournier.

Notre organisation est difficile à mettre en œuvre. Nous avons conscience de l’adaptation qu’elle nécessite à certaines familles. Mais, dès l’instant qu’elle repose sur des règles d’équité d’accès entre les familles, elle permet d’apporter une réponse sociale aux situations les plus précaires et offre la possibilité de maintenir le service de restauration.

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes

 

Accès restreint aux menus végétariens 


Ils sont victimes de leur succès. Les menus végétariens ou à base de poisson servis une à deux fois par semaine ne sont plus accessibles à tous dans 14 des 54 cantines de la ville. Les jours où ils sont proposés, les enfants sont d'habitude plus nombreux que les autres jours à fréquenter la cantine. Du coup, avec des tables plus espacées, 14 restaurants scolaires de Nîmes ne peuvent plus accueillir tout le monde. 23 écoles sont concernées :

  • élémentaire Armand Barbès
  •  élémentaire Charles Martel
  •  maternelle Vaillant 1 et 2, élémentaire Vaillant
  •  maternelle Gauzy, élémentaire Gauzy, élémentaire Grézan
  •  élémentaire Bruguier, élémentaire Rousseau
  • élémentaire Jean Macé, maternelle Jean Macé
  • maternelle Léo Rousson
  •  élémentaire Léo Rousson
  • maternelle Marcelin
  • élémentaire Marcelin
  •  maternelle Langevin
  • élémentaire Langevin
  • maternelle Pont de Justice
  • élémentaire Pont de Justice
  • élémentaire Capouchiné
  • élémentaire Saint Césaire
  • maternelle Yvette Pannafieu.

Tous les enfants de ces écoles peuvent être accueillis sans limite durant les autres jours où la fréquentation n'est pas concernée par une forte hausse.

Des parents d'élèves protestent contre cet accès limité  

Les familles ont été prévenues de ces nouvelles mesures avant le début des vacances de février et ont été alertées, selon la mairie, sur les limitations d’accès au restaurant scolaire de leur école. Ce qui n'empêche pas les protestations qui s'élèvent parmi les parents d'élèves des écoles concernées.

"Deux jours par semaine je m'occupe de mes grands-parents"explique Nadia Debza, mère de deux enfants à l'école élementaire.

" Là, ça m'oblige à "speeder", laisser mes grands-parents au moment où ils ont le plus besoin de moi...j'essaie de m'organiser mais ce n'est pas évident".

Nadia Debza, parent d'élèves

 
"Des fois, on a besoin de laisser les enfants à l'école" renchérit cette autre mère d'élèves.

"En plus, je comptais reprendre le travail mais du coup, je ne peux pas, c'est impossible!" 

Nadia, Parent d'élève

Le rôle social de la cantine mis à mal

Pour les parents sans travail, donc peu argentés, qui doivent nourrir leurs enfants tous les midis, ça revient cher : impossible de s'aligner sur les repas à un euro proposés d'habitude dans les cantines pour les familles à faibles revenus.

"Nous sommes dans des quartiers défavorisés" s'insurge Kelly Bovet, la présidente de l'association de parents d'élèves FCPE locale. 

En rentrant à la maison, le repas n'est jamais à un euro, ça engendre des coûts financiers beaucoup plus importants pour les parents. Du coup, certains enfants n'ont pas la possibilité d'avoir un repas chaud.

Kelley Bovet, psdte FCPE Gard

Le reportage à Nîmes d'Audrey Guiraud et Julianne Paul pour France 3 Pays gardois.


 

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