Le syndicat national du personnel navigant de l'aviation civile (SNPNAC) a exprimé lundi son "plus vif mécontentement" après la publication du rapport du Bureau enquêtes accidents d'État (BEA-É) sur le crash d'un bombardier d'eau en août 2019 à Générac (Gard).
Selon le rapport du BEA-É publié le 8 juillet, l'accident du Tracker 22 dont le pilote, Franck Chesneau, a été tué en luttant contre un violent incendie, dans un contexte de canicule historique dans le sud de la France, est dû à des problèmes d'effectifs et de formation."Alors que l'enquête menée a pu mettre en avant des soucis importants de management, des carences à certains postes et des incompétences flagrantes ailleurs, rien de tout cela n'apparaît dans ce rapport", écrit le syndicat national du personnel navigant de l'aviation civile (SNPNAC), dans un communiqué adressé à nos confrères de l'Agence France Presse.
Dans la soirée, le ministère de l'Intérieur a pris acte de cette prise de position syndicale, tout en rappelant "la complète indépendance du BEA-É auquel "sera adressé très prochainement. (...) un point précis concernant les suites réservées aux recommandations formulées dans le rapport".
"Les pilotes s'aguerissent années après années"
Le SNPNAC déplore que le rapport mette "l'accent sur des errements dans la formation, ou une méconnaissance des feux": "Les pilotes s'aguerrissent année après année au contact des feux et engrangent ainsi, peu à peu, une expérience considérable leur permettant de faire ensuite montre d'une expertise certaine", poursuit-il.Le syndicat juge "préoccupant de constater que cette année, comme les précédentes, les pilotes de la sécurité civile abordent la saison feu 2020 avec des préoccupations professionnelles importantes (incertitude sur les salaires mensuels, réforme des retraites...). Le syndicat, qui dit représenter environ 80% des 80 pilotes et personnel navigant sur les avions de la base de la sécurité civile de Nîmes-Garons, estime que le BEA-É "semble frappé d'un curieux mutisme dès lors qu'il s'agit de pointer les errances de l'administration générale".Franck Chesneau, après plus de 12 ans passés au contact récurrent des feux, ne saurait être considéré comme un pilote connaissant peu les phénomènes aérologiques liés à certains incendies et c'est même faire injure à sa mémoire que d'oser le prétendre