Dans le Gard, la gauche, au pouvoir depuis 1945, détient une majorité fragile mais pourrait se maintenir grâce à l'union sacrée mise en place pour ce scrutin, alors que la droite, elle, a fait l'impasse dans un tiers des cantons. Quant au RN, va-t-il étendre son influence en petite Camargue?
Le Gard était en débat (animé par Eric Félix) sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon ce lundi 14 juin avec 6 invités représentant les grandes tendances politiques du Département :
- Christian Bastid (PCF), candidat dans le canton de Nîmes 2,
- Christophe Serre (PS), candidat à Pont-Saint-Esprit,
- Bérangère Noguier (EELV), candidate à Uzès et binôme de Denis Bouad, ancien président du Département,
- Thierry Procida (UDI), candidat à Nîmes 1
- Laurent Burgoa (LR), sénateur et candidat à Nîmes 3
- Nicolas Meizonnet (RN), candidat à Vauvert
La gauche unie pour résister et le RN en embuscade
Fort d'un budget annuel de près d'un milliard d'euros, le Département du Gard gère avant tout la protection sociale, tel que le paiement du RSA, ou de l'APA, (allocation personnalisée d’autonomie).
La collectivité a aussi 53 collèges en charge sur son territoire et doit entretenir plus de 4 000 km de routes.
Le département du Gard compte 23 cantons. La présidente sortante est Françoise Laurent-Perrigot (PS). Elle a été élue en novembre dernier après la démission de Denis Bouad. Elu sénateur, ce dernier est toujours conseiller départemental et candidat sur le canton d’Uzès.
L'élue socialiste est candidate sur le canton de Quissac, en binôme avec Olivier Gaillard. L'actuel maire de Sauve, ex PS, a été élu député LREM en 2017 puis a quitté le parti présidentiel. Il a démissionné de l’Assemblée Nationale lorsqu'il a conquis Sauve en juin dernier.
L'union sacrée à gauche, sauf à Quissac
Le canton de Quissac fait cavalier seul pour ce scrutin face à une gauche unie. Il regroupe trois chefs-lieux d’anciens cantons: Quissac, Sauve et Lédignan, soit 44 communes au total. Là, La France Insoumise s’oppose au binôme de la présidente sortante.
Partout ailleurs, dans 22 des 23 cantons, la gauche est parvenue à un accord et réunit 10 mouvements. En 2015, la gauche avait conservé la majorité de justesse : à deux sièges près !
Le score du Rassemblement National, enjeu primordial
En 2015, à l’issue du 1er tour, on comptait 16 duels avec le FN (9 DUELS FN/ Droite et 7 duels FN/Gauche). Le Front National va remporter deux cantons au second tour : Beaucaire et Vauvert.
Parmi les cantons qui avaient donné le plus de suffrages au FN à l'époque, Beaucaire arrivait en tête avec 49,28% des suffrages, puis venait Saint-Gilles (43,89%), Vauvert (42,69%), Marguerittes (42,48%) Aigues-Mortes (40,41%), Pont-Saint-Esprit (38,84%) et Roquemaure (38,08%).
Le premier enjeu de ce vote dans le Gard, c'est la position du RN. Le scrutin binominal majoritaire à deux tours lui est plutôt défavorable. Dans ce contexte, on va voir si son influence peut se traduire en nouveaux espaces de conquête territoriale.
Si le RN parvient à remporter d'autres cantons, il pourrait inquiéter la fragile majorité de gauche. Pour le moment, l'assemblée départementale du Gard se compose de 22 élus à gauche (11 PS, 6 PCF, 3 DVG, 2 EELV) contre 20 pour l’opposition de la droite et du centre (12 LR, 7 UDI, 1 DVD).
Un des quatre élus RN a depuis rejoint les rangs républicains. L’équilibre de l’assemblée sortante est donc de 22 sièges à gauche contre 21 à droite (+ 3 élus RN), autant dire que la majorité ne tient qu'à un fil.
La droite aux abonnés absents dans 7 cantons
A droite, LR et UDI partent main dans la main, mais pas partout. La droite ne présente pas de candidats dans presque un tiers des cantons (7 sur 23). A Nîmes 1, là, elle est même divisée : le président sortant des élus UDI, Thierry Procida, s'oppose à Julien Plantier, premier adjoint LR au maire de Nîmes.
La participation, l'autre clé du scrutin
Lors des régionales de 2010, le taux d'abstention avait atteint 53,6 % contre 49,5% au premier tour en 2015. Lors du premier tour des élections départementales de 2011, l'abstention était montée à 55,6% contre 49,9% en 2015.
Ce pourrait être encore pire les 20 et 27 juin prochain, surtout chez les jeunes : en Occitanie, selon un sondage Ifop pour La Tribune et Europe 1, l'abstention atteindrait 59%, et jusqu'à 71% chez les moins de 35 ans.
"Les élections départementales sont considérés comme ringardes. E.Valls avait voulu supprimer les départements. La fusion des régions apparait comme un appel d’air favorable aux régionales. Pourtant, on s’aperçoit que lorsqu'on vote en même temps pour les régionales et les départementales, les électeurs votent davantage pour le département que pour la région. Le paradoxe va-t-il se maintenir cette année ?" s'interroge Emmanuel Négrier, politologue à Montpellier.
Le débat sur France 3 Occitanie
Le Gard sera en débat (animé par Eric Félix) sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon le lundi 14 juin, à partir de 22h50, avec 6 invités représentant les grandes tendances politiques du Département :
-Christian Bastid (PCF), candidat dans le canton de Nîmes 2,
-Christophe Serre (PS), candidat à Pont-Saint-Esprit,
-Bérangère Noguier (EELV), candidate à Uzès et binôme de Denis Bouad, ancien président du Département,
-Thierry Procida (UDI), candidat à Nîmes 1
-Laurent Burgoa (LR), sénateur et candidat à Nîmes 3
-Nicolas Meizonnet (RN), candidat à Vauvert.
Tous les débats sur France 3 Occitanie :
France 3 Occitanie organise des débats pour les élections départementales 2021 en Occitanie.
Lundi 7 juin :
- Sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées : 22h50 Haute-Garonne, 23h20 Gers et 23h55 Ariège,
- Sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon : Pyrénées-Orientales.
Lundi 14 juin :
- Sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées : 22h50 Tarn-et-Garonne, 23h20 Tarn et 23h55 Lot.
- Sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon : Gard et Aude
Mercredi 16 juin :
- Sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées : 22h50 Aveyron et 23h25 Hautes-Pyrénées.
- Sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon : Hérault.