On ne les entend pas, on ne les voit pas, et pourtant les ondes électromagnétiques sont partout : smartphones, appareils électroménagers, ordinateurs. Mais cette course au progrès ne nous met-elle pas en danger ? Voici comment une Gardoise a vu sa vie bouleversée par son hyperélectrosensibilité.
La suite de notre feuilleton sur les ondes et leurs effets potentiels sur notre santé nous emmène à la rencontre d'Eve Khune. Cette Gardoise est hyperélectrosensible et sa vie a été bouleversée par sa pathologie. Pour recueillir son témoignage, à Saint-Roman-de-Codières (Gard), Delphine Aldebert, Laura-Laure Galy et Sauveur Vanni ont dû protéger leur caméra avec une couverture de survie isolante et couper leurs téléphones portables, car Eve Kuhn ne supporte aucune onde.
Un handicap reconnu par la justice
Avec le développement des nouvelles technologies, ses symptômes se sont aggravés et sa pathologie a été reconnue par la justice en octobre 2016. Depuis, elle a droit à une allocation pour personne handicapée. Une vie qu'elle a dû adapter à sa maladie :
Dans notre maison, il a fallu se débrouiller pour se passer de la plus grande partie des objets domestiques habituels. On s'est aussi habitués à la pénombre. Sur le compteur électrique, tout est disjoncté, sauf le frigo. On actionne l'alimentation de chaque appareil en fonction des besoins, mais je ne suis pas bien, on ne fera pas de lessive avec le lave linge, par exemple.
Pas de traitement médical pour cette intolérance
Il n'existe aucun traitement médical pour soigner cette pathologie. Il est seulement possible de remonter son seuil de tolérance :
C'est une intolérance, comme le gluten. Et les répercussions sont très graves pour moi : je n'arrive plus à penser, je me perds même depuis des années sur la route de chez moi, et je me mets à pleurer en espérant retrouver la mémoire. [...] L'idéal serait de vivre dans une zone blanche.
Une pièce sanctuaire où se ressourcer
Des zones blanches néanmoins de plus en plus rares. Alors, Eve Kuhn s'est créée un refuge dans sa chambre, en entourant son lit d'un baldaquin anti-ondes, grâce à un voilage en nylon entrelacé de fils d'argent. Son sommier est positionné au-dessus d'un tapis également anti-ondes. Et toutes les prises de la pièce sont reliées à la terre.
Les sorties sont une épreuve
C'est là qu'elle s'isole lorsqu'elle rentre de faire ses courses en ville et qu'elle est restée trop longtemps exposée. Elle a aussi investi dans des vêtements adaptés à son handicap, qui la protègent lorsqu'elle doit sortir. Voici son témoignage :