Expérimenté dans le Gard, le paiement des impôts et factures au bureau de tabac désormais généralisé

En février dernier, 75 buralistes gardois proposaient déjà aux particuliers un service de paiement des impôts et de factures diverses. Pensé pour diversifier l'activité des bureaux de tabac, ce service désormais disponible partout en France depuis le 28 juillet reste encore confidentiel.

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"On s'attendait à plus de flux à l'arrivée de ce nouveau service." Depuis le début de l'expérimentation dans le Gard du paiement des impôts et factures publiques dans 75 bureaux de tabac, le 24 février dernier, Sabrina Carlier n'a pas vu la vague de clients prévus arriver.

Selon cette buraliste de Nîmes, ce service reste encore confidentiel. "Je pense que ça démarrera véritablement en septembre", temporise-t-elle. Testé dans 18 départements depuis début mars, le service a été élargi à toute la France le mardi 28 juillet. 

Un simple code à scanner

Factures de cantine, crèche, amendes, frais d’hôpitaux ou encore impôts et taxes sont désormais payables dans les établissements qui affichent le panneau "paiement de proximité". Il en existe une centaine qui pratiquent ce service dans l'Hérault. Les buralistes partenaires sont tous listés sur le site des finances publiques.

Le geste est le même que pour acheter un ticket de loto. Il suffit de se présenter avec sa facture à régler, de la scanner sur l'appareil de la FDJ, la Française des jeux. Le buraliste ne voit pas ce que vous payez, mais seulement le montant, que vous pouvez régler en totalité ou partiellement. 

Prévu pour le 1er juillet, la crise du coronavirus a repoussé la mise en place de cette mesure voulu par le ministère de l'Action et des Comptes publics. L'objectif ; permettre aux buralistes, un profession en difficulté, de diversifier leur activité. 

Le relais colis, le paiement des impôts, le relais poste, les photocopie, les fax, les envoies d’email... C’est en apportant ces services là qu’on peut faire entrer les clients chez nous. Ce sont des services qui apportent une petite rémunération, mais en contrepartie le client rentre et voit ce qu’on propose, et donc est susceptible d’acheter chez nous.

Ghislaine Mazoyer, présidente de la Chambre syndicale des buralistes du Gard

Les buralistes sont rémunérés 1,50 euro par transaction. La direction des finances publiques (DGFiP) estime à 2 millions le nombre de transactions par an qui pourraient être effectuées.

Remplacement des trésoreries locales fermées

Il sera possible de régler en liquide jusqu’à 300 euros dans les bureaux de tabac. Dès le 1er janvier prochain, il ne sera en effet plus possible de payer en espèces les taxes et les amendes dans les services de l'Etat. Selon les syndicats des finances publiques, cette mesure présente des inconvénients de sécurité.

Nous ne sommes pas sûrs de la probité des bureaux de tabac. Ils se font régulièrement braquer, et il y aura plus d'argent, ça va se savoir. Dans les Trésoreries, le niveau de sécurité est bien supérieur. Au niveau confidentialité, ce n'est pas idéal non plus. Les gens apprécient de ne plus avoir à faire la queue, mais ils ne pourront pas poser de questions sur leur dette ou demander un délai de paiement. 

Guillaume Roussel, du syndicat Solidaires Finances Publiques 34

Pour le syndicaliste, ce nouveau système permet à l'Etat de déléguer certains de ses services publics au secteur privé, tout en fermant en parallèle des milliers de trésoreries de proximité en France. "Sous couvert de pouvoir plus facilement payer ses impôts, notamment le samedi ou le soir, on réduit l'engagement de l'Etat sur le territoire. Dans l'Hérault, il y avait une trentaine de centres des impôts il y a 5 ans, il n'en reste qu'une dizaine aujourd'hui", explique-t-il.

Les centres des impôts de Gignac et Lodève, dans l'Hérault, devraient fermer avant la fin de l'année, afin de fusionner à Clermont-l'Hérault. À Ganges, la trésorerie a fermé depuis deux ans, et sa voisine du Vigan devrait fermer également en septembre.
 
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