Pour la deuxième corrida de la feria de Pentecôte à Nîmes, El Juli (une oreille), Alberto Lopez Simon (deux oreilles) et Curro Dia (ovation et saluts) ont livré samedi des leçons de grande autorité dans des conditions particulièrement difficiles.
C'est sous un ciel d'encre et dans une piste transformée en marécage qu'a eu lieu la plus grande partie des combats. Pour cette corrida, avec un bétail appartenant aux élevages de Gargigrande et Domingo Hernandez, les toros ont exprimé des tempéraments divers. Parfois peu solides, sans doute à cause de l'état de la piste, ils ont développé dans l'ensemble une précieuse noblesse.
Au poste de chef de lidia, Curro Dia, dans chacune de ses faenas, a étalé des gestes esthétiques de magnifique valeur. Face à son deuxième adversaire surtout, il a conquis par la lenteur de ses passes et son inspiration.
Si le deuxième combat d'El Juli a connu une physionomie inégale, la faena précédente en revanche, sous les trombes d'eau et dans le bourbier de la piste, a été de bout en bout spectaculaire et impressionnante. Avec la muleta, El Juli montrant une ardeur remarquable a offert au public un quart d'heure vibrant et a donné une leçon d'une décision magistrale.
Pour Alberto Lopez Simon, journée importante également. Sous la pluie d'abord puis sur un sol toujours détrempé, il a composé des faenas très relevées, avec des phases de répertoire classique ou des séquences d'émotion, recevant un accueil particulièrement chaleureux du public.