Le tribunal correctionnel de Paris est allé au delà des réquisitions du procureur de la République dans le procès d'une filière nîmoise de djihadistes présumés : jusqu'à 10 ans de prison ferme. Les prévenus ont dix jours pour faire appel.
"Vous avez favorisé le départ pour la Syrie de trois personnes," assène la présidente du tribunal. Anas Ouhdif est condamné à 10 ans de prison avec maintien en détention et sûreté des deux tiers.
Alors que pendant tout le procès, il avait expliqué être parti en Syrie dans un but humanitaire, il avait expliqué avant que le jury ne parte délibérer: "Oui, je suis parti en Syrie pour aider mais aussi pour la lutte auprès de l'Armée syrienne libre. C'était mon devoir. Je suis parti à Alep. c'était un fiasco. J'étais terrorisé et bien content d'être blessé." Ce à quoi la présidente lui avait répondu: "je suis déçue que vous n'en parliez que maintenant."C'était mon devoir. Je suis parti à Alep
Vous n'êtes pas crédible
Djéson Bloner écoque de la même peine que Anas Ouhdif: "vous dîtes que vous n'êtes jamais parti en Syrie et que vous n'êtes resté qu'en Turquie, vous n'êtes pas crédible," lui précise la présidente.
Benoît Roussillon ( "j'ai été le plus franc possible") et Mohamed Skalab ("je vous remercie de m'avoir écouté") sont condamnés à 8 ans de prison ferme. Les quatre djihadistes seront inscrits au fichier S.
Les enquêteurs ont baptisé le groupe "la filière de Nîmes" (Gard) : ils estiment qu'entre 2012 et 2014, plus d'une vingtaine de jeunes originaires des cités populaires de cette ville du sud ont gagné la Syrie en profitant de ce réseau.
Fatima El Khayari était poursuivie pour un rôle secondaire, de financement d'entreprise terroriste pour avoir envoyé de l'argent à ses frères en Syrie. est condamnée à la peine la plus légère avec quatre ans de prison dont deux avec sursis, mais elle ressort libre.
Le compte-rendu avec Arrantxa Bilderrain:
Le tribunal correctionnel de Paris est allé au delà des réquisitions du procureur de la République dans le procès d'une filière nîmoise de djihadistes présumés: jusqu'à 10 ans de prison ferme. Les prévenus ont dix jours pour faire appel.