Les manifestants ont marché jusqu'au laboratoire de recherche et développement de l'entreprise Futura Gaïa qui "développe un système de ferme verticale en géoponie rotative". Une ferme verticale, hors-sol, où les légumes poussent dans un sol artificiel, disposés dans des cylindres.
Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées à Rodilhan pour une manifestation de la Confédération Paysanne contre Futura Gaïa. Avec, sur place, un important dispositif de gendarmerie. L'accès au bâtiment de Futura Gaïa est interdit, et protégé par les forces de l'ordre.
Selon son site internet, Futura Gaia se définit " au croisement de l’agronomie de précision et de la technologie de pointe, Futura Gaïa conçoit une solution de culture verticale automatisée sur terreau, complémentaire à l’agriculture en plein champ et aux serres, qu’elle commercialise sous forme de fermes clés en main (...). Cette solution répond aussi aux besoins des industries pharmaceutique et cosmétique en ingrédients de grande qualité et sans pesticides."
Les manifestants dénoncent l’agriculture high-tech mis en place par l'entreprise Futura Gaïa. Une ferme verticale, hors-sol, où les légumes poussent dans un sol artificiel, disposés dans des cylindres.
Des paysans et agriculteurs qui considèrent ce modèle d'agriculture trop consommateur d'énergie et d'espace qui ne répond pas à la nécessaire baisse des émissions de CO2.
" Je suis fils d'agriculteur et j'ai pour projet de m'installer un jour aussi. L'avenir est déjà incertain et si l'on met comme avenir des fermes robotisées, sans paysan, sans sol et sans vivant, ce n'est pas possible. Je suis venu dire non ! " confie Yannick.
" Ce n'est pas l'agriculture de demain que je souhaite. Au niveau écologique, ça ne va pas ! Ils prônent que c'est écologique car ils utilisent moins d'énergie mais c'est faux ! Tout pousse sous des lampes, sous serres. Dans la nature, tout pousse sans utiliser d'énergie ! " explique Flora.
Arrêt des financements
Sur place, les manifestants ont planté des salades en plein champs. Ils demandent l’arrêt total des subventions données par l'état et la région, ainsi que l'abandon du projet.
" Nous voulons lever le voile sur cette orientation de l'agriculture, qui doit être discutée dans la future loi d'orientation agricole. Nous n'attendons pas d'une révolution agricole qu'elle soit de ce modèle là, nous attendons une révolution agricole en terme de rémunération des paysans, de revalorisation du travail paysan et surtout d'installations de nouveaux paysans " conclut Nicolas Girod, paysan et porte parole de la Confédération Paysanne.
D'autres actions sont envisagées dans les mois à venir.