Des enseignants ont manifesté ce jeudi matin devant le collège Jean Vilar à Saint-Gilles, dans le Gard. L'un des professeurs a subi une agression et pourrait être victime de rumeurs sur les réseaux sociaux. L'auteur de l'agression a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire.
Un professeur du collège Jean Vilar à Saint-Gilles a été agressé hier à la sortie des cours par un homme qui a cassé la vitre de sa voiture et l'a blessé au visage. Ce matin, les élèves de l'établissement ont été renvoyés chez eux. Les enseignants ont manifesté devant les grilles du collège et ont accroché des banderolles sur lesquelles on pouvait lire " Laissez-nous enseigner ! ". Des professeurs qui sont encore sous le choc.
Ce matin nous avons le moral à zéro. On a vécu ça avec le retour des vacances de Toussaint, avec l' assassinat de Samuel Paty. Cela a une résonance en nous. Nous n'en sommes pas là, mais on aurait pu avoir une minute de silence au collège de Saint-Gilles.
Des parents d'élèves se sont joint au rassemblement pour soutenir le corps enseignant. " Je pense qu'il faut vraiment expliquer la situation à nos enfants, mettre des mots dessus. C 'est difficile car chaque élève à une sensibilité différente, il faut donc vraiment donner des armes aux professeur pour qu'ils puissent affronter cette situation, et nous parents, prendre le relais et leur expliquer correctement, " témoigne cette maman d'éléve.
rumeurs sur les réseaux sociaux
L'origine de l'agression demeure inconnue, mais elle pourrait être liée à des rumeurs sur les réseaux sociaux qui accusait un professeur de consulter des sites pornographiques en classe.
De son côté, le rectorat de Montpellier a mis en place une cellule d’écoute et d’accompagnement pluridisciplinaire dans l’établissement. Elle est composée d’assistantes sociales, psychologues de l’Education nationale, infirmières scolaire et de membres de l’équipe mobile académique de sécurité. Elle restera active tant que de besoin afin de soutenir les personnels mais également les élèves éprouvés et choqués.
Je condamne fermement cette agression et les dénonciations calomnieuses qui en sont à l’origine et apporte mon soutien total aux enseignants concernés ainsi qu’à l’ensemble de la communauté éducative de l’établissement.
L'enquête a été confiée à la brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie de Nimes. Un suspect a été arrêté dans l'après-midi des faits par la gendarmerie. L'homme, présumé innocent, a été placé en garde à vue. Jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Nîmes dans la foulé, l'auteur des faits a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire.
Déjà le 8 janvier, trois collégiens avait dénoncé un autre professeur. Le principal du collège Jean Vilar avait alerté l'autorité judiciaire le 12 janvier suivant. L'enquête, dont l'exploitation de l'ordinateur du professeur, révèlera le caractère mensonger de la dénonciation.