Ils vivent entre amiante et moisissures et leur requête sera examinée par la justice début mai. Après des années de dialogue de sourds avec leur bailleur, les locataires d'un HLM de Bessèges ont décidé de porter plainte : ils jugent leur logement insalubre et dangereux.
Au Nord du Gard, à Bessèges, un collectif de locataires est remonté. Leur HLM est insalubre et dangereux, les charges sont exhorbitantes et le dialogue avec le bailleur est rompu. Après avoir alerté les associations, l'ARS ou encore fait une tentative de concialition, le collectif s'en remet à la justice. Lundi dernier, ils avaient rendez-vous au tribunal d'Alès. Leur requête sera finalement examinée début mai pour laisser le temps à l'avocat du bailleur d'étudier le dossier. En attendant, la vie dans leur HLM est devenu un enfer.
De l'amiante dans l'entrée
Dans le HLM "la cantonade" de Bessèges, il suffit de passer la porte et de lever la tête : selon les témoignage des locataires, le plafond est tapissé d'amiante qui distille son poison en se désagrégeant.
"Le plafond se délite et tombe sur les locataires, ça c'est extrêmement dangereux. On sait que c'est mortel" commente une résidente.
Des balcons qui s'effritent...
Dans les étages, d'autres mauvaises surprises. Les balcons partent eux-aussi en morceaux, au risque de finir par tomber.
Le béton est en train de s'effondrer. Ma voisine du dessous en a pris un morceau sur les pieds. Heureusement, ce n'était pas sa tête!
...et des murs imbibés d'eau
Ailleurs, il y a des infiltrations d'eau liées à une toiture en mauvaise état. Chez un couple, c'est tout un pan de mur qui a moisi. Résultat, des factures d'électricité exorbitantes pour tenter de sécher la pièce et des problèmes de santé.
"Mon mari est malade des poumons. Il a déjà fait une pneumonie et une pleurésie" s'inquiète Georgette Moralès.
La journée, j'aère mais le soir je suis obligée de fermer et l'odeur de moisi se répand même dans notre chambre à côté... Toute la nuit mon mari tousse!
Trop cher pour un taudis
Au-delà de l'insalubrité, les locataires se plaignent également de menaces d'expulsions et de charges trop élevées.
"On nous a obligés à avoir une femme de ménage alors que dans le reste des bâtiments ils ont le droit de faire le ménage eux-mêmes. Résultat, on paie presque 50 euros de ménage par mois, ce qui est énorme! " se plaint Sylvie Barbe, locataire de l'immeuble.
D'après les locataires, la situation a empiré avec la reprise de gestion par le bailleur Un toit pour tous en 2019. Six d'entre eux s'en remettent donc à la justice, avec l'aide d'une association.
Est-ce qu'on doit qualifier ce logement de décent ou d'insalubre? Ça, c'est à la justice de trancher. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on est dans une situation inacceptable!
Le bailleur a indiqué par mail à l'équipe de France 3 Pays gardois qui a enquêté que des travaux étaient en effet nécessaires. A partir de 2021, les balcons, l'étanchéité de la toiture ou encore les portes des halls devraient être restaurés.