Le musée du Visiatome, situé à Chusclan dans le Gard, va fermer ses portes. La crise du coronavirus a eu raison de ce musée consacré à radioactivité et à l’énergie nucléaire. Pour tenter de le sauver, le commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Marcoule se mobilise.
Depuis 2005, le musée du visiatome a vocation à informer sur les enjeux énergétiques, la radioactivité et l’énergie nucléaire. Situé à Chusclan, dans le Gard, à proximité du site nucléaire de Marcoule, il est aujourd'hui contraint de fermer ses portes. Une fermeture prévue pour l'été 2021.
En cause, selon le directeur de la communication du commissariat à l'énergie atomique (CEA) et aux énergies alternatives Marcoule, un espace vieillissant avec des manipulations désormais inadaptées aux contraintes sanitaires.
Cette crise, elle nous a permis de mûrir la réflexion engagée sur le devenir de notre exposition. La vocation du CEA, ce n’est pas d’exploiter un musée, mais de faire de la recherche.
"Interpeller les élus pour sauver le musée"
Cette décision passe mal du côté des salariés du CEA Marcoule qui lient cette fermeture à un problème économique. L'intersyndicale CGT, CFE/ CGC, CFTC, FO, CFDT et les élus du CSE du CEA ont lancé une pétition en ligne. L'objectif : interpeller les élus.Pour les salariés de ce site "attachés à l'évolution du site", la fermeture de ce musée est incompréhensible. "Les raisons évoquées nous semblent difficiles à entendre. En quelques chiffres, le budget de fonctionnement de ce musée ça correspond à 1/500 du budget annuel du CEA Marcoule", explique Patrick Revol, secrétaire du CSE CEA Marcoule.La prochaine étape, c’est d'interpeller les politiques via notre pétition. On va leur demander ce qu’ils pensent de cette fermeture et s'ils sont prêts à mettre la main à la pâte pour sauver ce musée. A l’origine, le Visiatome a tout de même été financé par l’Europe, la région et le département. Aujourd'hui, il y a toute une réflexion pour mettre au goût du jour ce musée. Mais ça a un coût : 2 millions d'euros.
Informer sur la "science au sens large"
Selon eux, le musée n'a pas simplement vocation à informer sur les déchets nucléaires, mais sur "la science au sens large". Dominique Douce ajoute, "on est dans une période charnière, il y a beaucoup d’informations qui circulent de manière dénaturée sur internet notamment, ce serait curieux qu’on se sépare d’un outil d’information scientifique fiable".Chaque année, le visiatome recevait 24 000 visiteurs.