Les délais d'attente sont de plus en plus longs pour les candidats au permis de conduire. Les gérants d'auto-école se sentent pénalisés par la pénurie de places d'examen, résultat d'un système de répartition nouvellement mis en place.
Dans cette auto-école de Bagnols-sur Cèze-dans le Gard, les candidats au permis de conduire commencent à désesperer. Cela fait déjà deux mois que Louise attend d'avoir une place d'examen. Elle vient s'enquérir de la date où elle pourra passer son permis. La réponse est une nouvelle fois décevante.
" Tu es toujours inscrite sur la liste des examens, par contre pour le moment, on est un peu bloqué. On n'a pas de place disponible...je pense que ça va reculer l'examen au mois d'octobre, voire novembre..." lui répond la directrice de l'auto-école.
Les délais sont de plus en plus long et la jeune étudiante s'inquiète des conséquences sur son avenir.
" Ca m'embête car l'année prochaine, je vais avoir besoin de mon permis pour aller en BTS. Sans ce permis, je vais dépendre de mes parents qui devront m' amener, " confie Louise Marrosu.
Nouveau système
Un manque de places que les gérants d'auto-écoles imputent au système de répartition : de 55 places d'examen auparavant, cette auto-école n'en dispose plus que de 35 par mois. Depuis la mise en place en mai dernier de la plateforme "Rendez vous permis" dans près d'une vingtaine de départements tests, chaque auto-école bénéficie d'un seuil minimum.
Dans le Gard, c'est 5 candidat par moniteur employé, auquelles s'ajoutent, quand il y en a, des places ouvertes à tous.
Cette plate-forme complique les inscriptions car c'est premier arrivé, premier servi ! Quand on veut inscrire un élève, si une autre auto-école a un réseau plus rapide, elle décroche la place d'examen !
Même constat chez cette autre professionnelle. Son auto-école est passée de 25 à 15 places d'examen par mois. Une pénurie qui est également la conséquence du retard accumulé pendant le confinement . S' y ajoute le pic de demandes de la période estivale et le manque d'inspecteurs.
" Pour le mois d' août, on nous a annoncé beaucoup moins de places, notamment car les inspecteurs partent aussi en vacances. Et cette année c'est pire car on a accumulé tous les retards dûs au confinement et ça nous bloque," conclut Magali Jaunet, gérante d'auto-école.
La loi Macron de 2015 prévoyait un délai légal de 45 jours maximum d'attente pour passer son permis de conduire.