Fin septembre, Enedis a signé une nouvelle charte de partenariat pour la protection de l’avifaune : la compagnie s'est engagée à sécuriser davantage son réseau électrique pour éviter les électrocutions d'oiseaux, notamment en Camargue.
Les chocs sur les lignes électriques sont l'une des principales causes de mortalité chez les oiseaux de moyenne ou de grande taille : chaque année en France, ils sont des milliers à mourir par électrocution.
Pour combattre ce fléau et préserver les espèces protégées, des dispositions ont été prises dans l'ex-région Languedoc-Roussillon. Fin septembre, Enedis a signé une nouvelle charte pour la protection de l’avifaune, en partenariat avec des associations locales : la compagnie s'est engagée à sécuriser davantage son réseau électrique.
Protéger l'aigle de Bonelli
Mobilisée sur le sujet depuis plusieurs années, le fournisseur d'électricité a déjà mené un plan d'action dans plusieurs régions de France : celui-ci consiste à améliorer la visibilité des lignes électriques, en les dotant notamment de protections et de perchoirs pour les oiseaux.Cette fois-ci, les efforts se concentrent en particulier sur la Camargue : un chantier a été lancé à Saint-Gilles dans le Gard, sur une distance d'un kilomètre. Cette zone est régulièrement survolée par l'aigle de Bonelli, une espèce "en danger", et fait donc l'objet d'une vigilance renforcée. Dernièrement, l'un de ces oiseaux protégés a été retrouvé mort, électrocuté.Protection de l'avifaune : des solutions existent pour neutraliser le risque électrique. C'est tout l'enjeu du chantier en cours à St Gilles dans le #Gard qui permettra de diminuer l'impact des ouvrages ⚡ dans cette zone survolées par des espèces protégées??. #biodiversité pic.twitter.com/PziSuVMAAG
— Enedis en LR (@enedis_LR) November 18, 2020
"Nous couvrons le territoire là où il y a des risques. Forcément, il n'y a pas des risques partout, car ces espèces ne circulent qu'à certains endroits", confie l'équipe d'Enedis présente sur place.
"Il faudra aller plus vite"
Bérenger Rémy a commencé à s'intéresser aux dangers des lignes électriques pour les oiseaux il y a quinze ans. Ce grand passionné de nature est responsable d'un site protégé Natura 2000 dans les Cévennes, qui abrite notamment un couple d'aigles de Bonelli. Si la zone qu'il couvre est déjà en partie sécurisée, il considère qu'il reste encore du chemin à faire.Ce spécialiste de la faune reste toutefois persuadé que les accidents continueront tant qu'il y aura des lignes électriques en France.Il faudra aller beaucoup plus vite si on veut vraiment être efficace. Mais des études ont montré que ce qui avait déjà été fait en termes de sécurisation avait eu un effet sur les populations d'oiseaux.
Les éoliennes présentent également un risque pour les espèces : il y a dix jours, des plaintes ont été déposées après la mort de trois rapaces protégés à proximité de deux parcs éoliens dans le Tarn.
Des conséquences irréversibles pour les oiseaux
Lorsqu'ils ne succombent pas à leurs blessures, la plupart des oiseaux électrisés se retrouve dans des refuges, à l'image de celui de Marie-Pierre Puech. Cette vétérinaire soigne les pensionnaires dans son petit hôpital de Ganges, dans l'Hérault.En ce moment, elle accueille notamment un aigle et une cigogne : après avoir été en contact avec une ligne électrique, tous deux ne pourront plus jamais voler.
"En 2019, j'ai recensé 29 animaux électrocutés ou victimes de choc ligne. Ils sont quasiment tous décédés", déplore-t-elle.