Aujourd’hui, à l’occasion de l’abrivado d’Aimargues, le peuple des manades de Camargue a rendu hommage à la première femme à avoir élevé des taureaux au début du 20ème siècle. Cette personnalité a participé à l'évolution de la tradition, qui acceptait peu les femmes.
Fanfonne Guillierme a été la première femme à devenir manadière, c’est-à-dire gardienne et éleveuse de taureaux. Depuis sa disparition, il y a trente ans, les manadiers lui rendent hommage. Chaque année, ils se rassemblent en costumes traditionnels et les femmes sont mises à l’honneur. Ce moment est important dans le cadre de la transmission de la culture camarguaise. Frédéric Fourmaud, éleveur de chevaux, a constaté une évolution ces dernières années.
Il y a quelques années, les femmes n’étaient pas admises à cheval, mais il y a de plus en plus de parité, ce qui fait que la femme est de plus en plus reconnue à cheval. Cela gêne certains « vieux » mais dans les jeunes, il y a autant de femmes que d’hommes à cheval.
Une pratique qui évolue
Aude et Aurélie Raynaud font partie de cette nouvelle génération. Pour elles, Fanfonne Guillierme leur a ouvert la voie.Les deux sœurs sont devenues manadières aux Saintes Maries de la Mer. Elles participent à l’évolution d’une tradition bien ancrée dans le territoire.Aujourd’hui, nous sommes là pour lui rendre hommage car elle est la première femme à avoir osé acheter des taureaux et à en être propriétaire, c’est un peu grâce à elle si avec ma sœur, nous sommes devenues manadières.
Reportage de Christophe Monteils, Stéphane Taponier et Béatrice Barthe.