La Préfecture du Gard a signé une convention départementale relative à la sécurisation de l’espace scolaire, à la prévention de la délinquance et de la radicalisation, suite à des incidents récurrents en milieu scolaire dans certains quartiers populaires.
En Préfecture du Gard ce matin, procureurs, directeur académique ou encore forces de l'ordre ont renforcé leur partenariat sur les questions de sécurité dans l'espace scolaire. Une convention a été signée pour lutter contre la radicalisation, la délinquance et les violences scolaires.
L'objectif est de protéger, accompagner, faire de la prévention alors que les faits de violences en milieu scolaire sont en constante augmentation.
Dans le département du Gard, depuis la rentrée de septembre, 1 000 événements ont été signalés en milieu scolaire, soit 10 par jour. C'est 40 % des incidents signalés dans toute l'Académie de Montpellier
" Depuis plusieurs mois, nous sommes confrontés à de plus en plus de violence, partout ! Sur la voie publique, dans l'entreprise, dans les familles....Ce climat de violence s'exprime aussi dans l'enceinte scolaire. Que ce soit la violence entre les enfants, des adultes de l'extérieur vers les enfants et bien entendu la violence des enfants ou des adultes à l'encontre des enseignants , "détaille Eric Maurel , procureur de la République de Nîmes.
Des violences quotidiennes
Cette convention intervient dans le cadre d'incidents récurrents en milieu scolaire, notamment à Nîmes. Au mois de janvier dernier, le directeur de l'école primaire Jean Moulin, située dans le quartier du Chemin Bas d'Avignon, a été agressé par un parent d 'élève. L'auteur de cette agression a été condamné à 18 mois d'emprisonnement, dont 12 avec sursis et 6 mois à domicile avec bracelet électronique. Ce père d'élève a menacé de mort les enseignants et aurait fait référence à Samuel Paty, ce professeur assassiné.
Suite à cette agression, la majorité des enseignants ont fait valoir leur droit de retrait et l'école Jean Moulin est restée fermée une semaine. Depuis la reprise, certains enseignants ont été en arrêt maladie. Ces professeurs ont depuis été remplacés selon l' Inspection d'Académie. Mais l'émoi reste vif au sein du corps enseignant, comme l'avait fait remarqué l'avocate des parties civiles lors du procès.
Tout le monde a peur !
A Nîmes toujours, l'école élémentaire Georges Bruguier, située elle aussi au coeur du quartier prioritaire du Chemin bas d'Avignon est régulièrement le théâtre de violences liées au trafic de stupéfiants. Pour sécuriser l'établissement scolaire, le grillage existant de 2 mètres va être rehausser d'un mètre à la demande de la mairie de Nîmes. Une solution technique pour éviter les intrusions et les balles perdues.
Des parents d'élèves de l'école élémentaire avaient manifesté début janvier devant la préfecture du Gard. Ils réclamaient plus de sécurité pour leurs enfants. Ils veulent que le trafic de drogue cesse et que les dealers soient chassés du site car des règlements de comptes à l'arme lourde mettent en danger la vie des écoliers.
Lettre ouverte au président de la République
Dès le 4 janvier 2021, les responsables d'écoles du Chemin-Bas et du Clos-d'Orville, à Nîmes, ont adressé une lettre ouverte au président de la République, pour faire part de leur inquiétude sur l'insécurité qui règne selon eux dans ces zones gangrénées par la violence et les règlements de compte pour pour "demander de mettre en oeuvre les moyens nécessaires et suffisants pour que les habitants puissent simplement vivre et pour que nous puissions à nouveau travailler sereinement".
Pouvoir faire ses achats, se promener, amener son enfant à l’école, dans son quartier, se fait à ses risques et périls. En effet, règlements de compte à coup d’armes à feu en plein jour, intrusions dans nos établissements scolaires, occupation des bâtiments scolaires, menaces, consommation de substances illicites dans les cours et devant certains établissements (...) sont quotidiens.
Des moyens renforcées
La convention signée ce vendredi a pour but de renforcer la collaboration entre les différents services de l'Etat, notamment entre l'Education Nationale et la Justice .
Dès l'instant que l'on a un comportement qui relève d'une sanction pénale, ce sera directement signalé aux procureurs d'Alès et de Nîmes et immédiatement suivi de poursuite judiciaire.
Il a également été signé ce matin un contrat départemental d’objectifs pour la prévention et la lutte contre la fraude, les incivilités, la délinquance, le harcèlement fait aux femmes, la radicalisation violente et les actes de terrorisme dans les transports collectifs de voyageurs.