Ce samedi 28 mai 2022, a eu lieu un rassemblement des Harkis dans le Gard. L'endroit est symbolique : le camp de Saint-Maurice l’Ardoise par lequel 10 000 harkis ont transité après la guerre d'Algérie, entre 1962 et 1976.
"Je demande au chef d'Etat français une réparation à hauteur de nos souffrances" a clamé Hocine Louanchi ce samedi 28 mai, dans le Gard. Président de la Confédération Nationale des Français Musulmans Rapatriés d'Algérie et leurs Amis, le Gardois entend rendre justice à l'histoire.
Se battre pour retrouver leurs morts et un lieu de mémoire
Parmi les revendications des Harkis rassemblés à Saint-Laurent-des-Arbres, deux actes forts sont demandés pour rétablir la mémoire.
Où a-t-on enterré nos enfants morts de froid en 1962 ? Je demande le droit de le savoir. Aussi, je revendique que le camp de Saint-Maurice soit notre lieu de mémoire.
Hocine Louanchi, Harkis
Il est question de créer un mémorial à l'extérieur du camp, chose qui ne convient pas aux témoins du passé qui veulent commémorer sur les lieux exacts de l'histoire.
"L'Etat français me propose des miettes, c'est insultant"
En février dernier, Emmanuel Macron promulgue une loi de réparation en faveur des Harkis. Un geste loin d'être à la hauteur pour Hocine Louanchi : "C'est une loi a minima qui exclut 80% des Harkis."
Cette législation vise à réparer les souffrances du passé par des indemnités financières, calculées en fonction du temps vécu dans les camps. Le texte indique : "La loi ouvre un droit à réparation pour les seuls harkis et leurs familles qui ont séjourné dans des camps de transit et des hameaux de forestage entre le 20 mars 1962 et le 31 décembre 1975."
Hocine Louanchi, lui, a vécu dans des camps entre 1964 et 1976. Les réparations proposées par l'Etat lui semble dérisoires : "L'Etat français me propose des miettes, 15 000 euros. Je trouve que c'est insultant."