Il avait interdit son épicerie aux femmes voilées, le gérant condamné à trois mois de prison avec sursis

Plus de trois ans après avoir créé la polémique, le gérant de la supérette de Nîmes a été condamné, ce jeudi, pour refus de vente et discrimination. Il écope d'une peine de prison avec sursis particulièrement clémente.

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Trois mois de prison avec sursis. C’est la condamnation du tribunal correctionnel de Nîmes à l’encontre d’un épicier de la ville. Il comparaissait ce jeudi 11 janvier 2024 pour avoir placardé en 2020, dans son magasin, une affiche interdisant l’accès aux personnes voilées.

Outre cette peine, la discrimination et le refus de vente lui valent aussi cinq ans d’inéligibilité, et un euro symbolique de dommages et intérêts à verser aux parties civiles, le CFCM, Conseil français du culte musulman et la Licra, Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme.

Le gérant de l'établissement s'exposait à trois ans de prison et 45 000 d'euros d'amende.

Une polémique nationale en 2020

En pleine période de Covid, à l'hiver 2020, une simple affichette placardée sur la devanture d'une supérette Vival de Nîmes avait embrasé les esprits et les réseaux sociaux.

Le gérant indiquait que "les personnes voilées n'étaient plus autorisées à entrer dans le magasin".

Suite à la médiatisation de cette affaire, les vitres du commerce avaient été caillassées obligeant la boutique à baisser le rideau de fer. Et là, une autre pancarte était apparue : "Le magasin restera fermé pour une durée indéterminée. Je présente mes excuses à toute personne que j'ai pu offenser.".

De son côté, le groupe Casino avait réagi dans un tweet en condamnant "l'initiative personnelle" du commerçant franchisé, expliquant qu'elle va "à l'encontre des valeurs de l'enseigne".

Rapidement, le Conseil français du culte musulman et la LICRA avaient déposé plainte et le procureur de la République de Nîmes s'était saisi de l'affaire ouvrant une enquête pour des faits de discrimination et refus de vente.

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